Cettevisite permet de pĂ©nĂ©trer dans cet Ă©tablissement et de le dĂ©couvrir depuis l’intĂ©rieur grĂące aux tĂ©moignages des personnels qui l’ont animĂ© au quotidien. Ce Forum sera suivi de la projection du documentaire La maison d’arrĂȘt de Colmar, rĂ©alisĂ© par HervĂ© Colombani et Jean-Lucien Sanchez ().
PubliĂ© le 22/08/2022 Ă  0509 Le 31 octobre 2020, Ă  21 h 45, Ă  MontrĂ©jeau, les gendarmes procĂšdent Ă  un contrĂŽle routier sur un sens giratoire. *Yannick, 23 ans au volant d’une Alfa RomĂ©o, accompagnĂ© de cinq personnes Ă  bord du vĂ©hicule aperçoit le dispositif. Il stoppe sa course. AprĂšs un dĂ©rapage contrĂŽlĂ© suivi d’un demi-tour Ă  grande vitesse, il heurte le trottoir. Un cri s’échappe du vĂ©hicule. Un passager, Ă  moins que ce ne soit Yannick, insulte les gendarmes "Bande de cons, venez nous chercher". L’Alfa RomĂ©o fonce par les rues adjacentes pour contourner le point de contrĂŽle, actionnant ses feux de croisement avec des appels de phares provocateurs. Qu’à cela ne tienne, un gendarme a identifiĂ© le vĂ©hicule et reconnu Yannick, bien connu de leurs services. Quelques jours auparavant, Ă  Villeneuve-de-RiviĂšre, une course-poursuite s’était engagĂ©e, Yannick avait grillĂ© un stop et circulĂ© en sens interdit. Quatre mois, plus tard, le 19 fĂ©vrier, Yannick est localisĂ©, il purge une peine Ă  la prison de Tarbes pour une Ă©niĂšme conduite sous stupĂ©fiants dĂ©faut de permis et
 Refus d’obtempĂ©rer. PlacĂ© en garde en vue, il est transfĂ©rĂ© du centre pĂ©nitentiaire Ă  la gendarmerie. Menottes au poignet, il parvient Ă  leur fausser compagnie. Un mois plus tard, il se constitue prisonnier et veut s’expliquer sur les faits du 31 octobre. Il nie les faits "Ce n’était pas moi, j’avais vendu le vĂ©hicule Ă  un ami". Ce dernier questionnĂ© prĂ©cise "Au moment des faits, j’étais en dĂ©tention". C’est dans le box que Yannick comparait. "En prison j’ai rĂ©flĂ©chi. Je veux solder ce passĂ© et passer Ă  autre chose", avance-t-il plein de conviction. Ce passĂ© Ă©voquĂ© par la prĂ©sidente est lourd avec 15 condamnations. Le procureur condamne ce cumul d’infractions et requiert une peine ferme. MaĂźtre Sannou, conseil d’Yannick conteste l’outrage non rĂ©ellement Ă©tabli par son client mais reconnaĂźt les autres infractions "Toujours en dĂ©tention, il suit des formations et veut tourner une page", conclut l’avocate. AprĂšs dĂ©libĂ©rĂ©, le prĂ©venu est relaxĂ© pour l’ Ă©cope de trois mois ferme pour les autres infractions. Il devra rĂ©gler 400 € pour les contraventions.*Le prĂ©nom a Ă©tĂ© modifiĂ©
Demandede permis de visite (prison) (Formulaire 13960*02) MinistÚre chargé de la justice - Cerfa n° 13960*02 Pour demander à rendre visite à une personne détenue dans un établissement

14 dĂ©cembre 2016 JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE Texte 131 sur 161 ContrĂŽleur gĂ©nĂ©ral des lieux de privation de libertĂ© Recommandations en urgence du 18 novembre 2016 du ContrĂŽleur gĂ©nĂ©ral des lieux de privation de libertĂ© relatives Ă  la maison d’arrĂȘt des hommes du centre pĂ©nitentiaire de Fresnes Val-de-Marne NOR CPLX1636077X L’article 9 de la loi du 30 octobre 2007 instituant un ContrĂŽleur gĂ©nĂ©ral des lieux de privation de libertĂ© CGLPL permet Ă  cette autoritĂ©, lorsqu’elle constate une violation grave des droits fondamentaux des personnes privĂ©es de libertĂ©, de communiquer sans dĂ©lai aux autoritĂ©s compĂ©tentes ses observations, de leur impartir un dĂ©lai pour y rĂ©pondre et, Ă  l’issue de ce dĂ©lai, de constater s’il a Ă©tĂ© mis In Ă  la violation signalĂ©e. S’il l’estime nĂ©cessaire, le CGLPL rend immĂ©diatement public le contenu de ses observations et des rĂ©ponses reçues. Les prĂ©sentes recommandations ont Ă©tĂ© adressĂ©es au garde des sceaux, ministre de la justice. Un dĂ©lai de trois semaines lui a Ă©tĂ© imparti pour faire connaĂźtre ses observations. La rĂ©ponse reçue au terme de ce dĂ©lai est ci-aprĂšs reproduite. La visite de la maison d’arrĂȘt des hommes, dĂ©nommĂ©e grand quartier », du centre pĂ©nitentiaire de Fresnes, effectuĂ©e par douze contrĂŽleurs du 3 au 14 octobre 2016 a donnĂ© lieu au constat d’un nombre important de dysfonctionnements graves qui permettent de considĂ©rer que les conditions de vie des personnes dĂ©tenues constituent un traitement inhumain ou dĂ©gradant au sens de l’article 3 de la Convention europĂ©enne des droits de l’homme. Cette situation semble ĂȘtre le rĂ©sultat d’une Ă©volution relativement rĂ©cente, dans la mesure oĂč la visite du mĂȘme Ă©tablissement, rĂ©alisĂ©e en janvier 2012, n’avait pas conduit le CGLPL Ă  des constats comparables. surpopulation, cumulĂ©e Ă  l’état des locaux et au manque d’effectifs, ne permet pas une prise en charge respectueuse des droits fondamentaux des personnes dĂ©tenues niveau inacceptable de la surpopulation pĂ©nale entraĂźne des conditions d’hĂ©bergement indignes Si l’on observe l’évolution de la population pĂ©nale hĂ©bergĂ©e dans l’ensemble du centre pĂ©nitentiaire de Fresnes sur une pĂ©riode de dix ans, la dĂ©gradation de la situation apparaĂźt de maniĂšre Ă©vidente et massive 2006 1 960 2007 2 275 2008 2 259 2009 2 265 2010 2 396 2011 2 566 2 511 2012 2 612 2013 2 720 2014 2 769 2015 2 989 2016 Sur la pĂ©riode, l’augmentation de la population pĂ©nale est donc supĂ©rieure Ă  52 %. Pour la maison d’arrĂȘt des hommes, le taux d’occupation moyen est de 188 %, mais cette moyenne recouvre d’importantes disparitĂ©s. La maison d’arrĂȘt est organisĂ©e en trois bĂątiments, dĂ©nommĂ©s division », chacune d’elles ayant une vocation propre et les spĂ©ciIcitĂ©s qui s’y attachent. La premiĂšre division accueille le quartier des arrivants, le quartier d’isolement, l’unitĂ© dĂ©diĂ©e aux personnes dont l’infraction est liĂ©e Ă  une pratique radicale de l’islam ainsi que les lieux d’hĂ©bergement des personnes dĂ©tenues dont l’affaire a Ă©tĂ© mĂ©diatisĂ©e. Cette division hĂ©berge 614 personnes pour une capacitĂ© thĂ©orique de 386 places ; son taux d’occupation est donc de 159 %. La deuxiĂšme division, qui hĂ©berge des condamnĂ©s Ă  92 % dans une aile et des prĂ©venus Ă  plus de 70 % dans l’autre aile, compte 862 personnes dĂ©tenues pour une capacitĂ© thĂ©orique de 432 places ; son taux d’occupation est donc supĂ©rieur Ă  199 %. La troisiĂšme division hĂ©berge une proportion importante de personnes Ă©trangĂšres et les personnes dĂ©tenues qui travaillent en cellule ou en atelier ou qui suivent un enseignement ; elle compte 861 personnes dĂ©tenues pour une capacitĂ© thĂ©orique de 428 places ; son taux d’occupation est donc de 201 %. Les conditions d’encellulement se trouvent dĂšs lors trĂšs dĂ©gradĂ©es. Rappelons qu’à Fresnes toutes les cellules 2 sont Ă  peu prĂšs identiques. Ce sont des cellules individuelles, d’une taille voisine de 10 m . Pourtant on n’y trouve que 296 cellules occupĂ©es par une seule personne, 350 cellules occupĂ©es par deux personnes et 421 cellules occupĂ©es par trois personnes. DĂšs lors, c’est seulement 13 % environ de la population qui bĂ©nĂ©Icie d’un encellulement individuel, 31 % environ qui partage une cellule Ă  deux et prĂšs de 56 % qui vit Ă  trois dans une cellule. En troisiĂšme division, la moins bien lotie, seul un condamnĂ© sur huit est seul en cellule et plus de la moitiĂ© d’entre eux sont dans des cellules occupĂ©es par trois personnes ; prĂšs du tiers des prĂ©venus partagent leur cellule avec au moins un condamnĂ© ; la sĂ©paration des prĂ©venus et des condamnĂ©s n’est donc en aucune maniĂšre respectĂ©e. La hauteur sous plafond des cellules a permis d’éviter l’installation de matelas au sol en superposant trois lits. 2 NĂ©anmoins, dans des cellules dont la surface n’atteint pas 10 m , une fois dĂ©duite l’emprise des lits, des toilettes et 2 de la table, trois personnes doivent vivre dans un espace d’environ 6 m . Les toilettes, qui ne sont pas totalement isolĂ©es du reste de la piĂšce, le dĂ©labrement de l’immobilier et l’hygiĂšne dĂ©plorable rendent le conInement plus intolĂ©rable encore. 14 dĂ©cembre 2016 JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE Texte 131 sur 161 L’existence d’unitĂ©s ou de quartiers spĂ©ciIques qui permettent d’atteindre ponctuellement l’objectif d’encellulement individuel aggrave par ailleurs la promiscuitĂ© pour ceux qui ne relĂšvent pas de ces rĂ©gimes. Le CGLPL avait du reste soulignĂ© cette difIcultĂ© dans son avis du 7 juin 2016 relatif Ă  la prise en charge de la radicalisation islamiste en milieu carcĂ©ral 1. Cette situation est trĂšs en deçà des normes IxĂ©es par le ComitĂ© europĂ©en pour la prĂ©vention de la torture CPT, 2 qui prĂ©voient que les dĂ©tenus doivent bĂ©nĂ©Icier, hors espace sanitaire, de 6 m au moins pour une cellule 2 2 individuelle, 10 m pour deux et 14 m pour trois 2. La surpopulation n’est bien sĂ»r pas unique dans les Ă©tablissements pĂ©nitentiaires français, mais Ă  Fresnes, son caractĂšre massif et durable lui confĂšre un caractĂšre particuliĂšrement indigne. Dans le contexte d’une surpopulation pĂ©nale inacceptable au niveau national taux d’occupation global de er 117 % au 1 octobre 2016, de 140 % pour les seules maisons d’arrĂȘt, on ne peut tolĂ©rer qu’un Ă©tablissement subisse une charge totalement disproportionnĂ©e. MalgrĂ© les projets annoncĂ©s pour rĂ©sorber globalement la surpopulation pĂ©nale Ă  moyen terme, il est nĂ©cessaire que celle de Fresnes diminue rapidement de maniĂšre consĂ©quente. La suppression immĂ©diate des encellulements Ă  trois 421 cellules doit ĂȘtre la premiĂšre Ă©tape de cette rĂ©duction ; elle aurait pour effet de ramener la population dĂ©tenue Ă  Fresnes lĂ©gĂšrement au-dessus de son niveau de 2012. Bien entendu cette mesure urgente ne saurait sufIre Ă  rĂ©gler le problĂšme. locaux inadaptĂ©s et l’hygiĂšne dĂ©sastreuse prĂ©sentent des risques avĂ©rĂ©s pour la santĂ© des personnes dĂ©tenues et des surveillants Le bĂątiment, de conception trĂšs ancienne, n’a manifestement pas bĂ©nĂ©IciĂ© des investissements minimaux nĂ©cessaires aux exigences contemporaines et au respect de conditions d’hygiĂšne acceptables, fussent-elles sommaires. Outre l’exiguĂŻtĂ© dĂ©jĂ  mentionnĂ©e des locaux d’hĂ©bergement, l’espace consacrĂ© aux cours de promenade et aux parloirs est structurellement insufIsant. 2 Les parloirs sont constituĂ©s de boxes de 1,3 ou 1,5 m dans lesquels deux personnes ne peuvent se tenir assises face Ă  face qu’en croisant leurs jambes alors que, pourtant, on y installe de maniĂšre habituelle une personne dĂ©tenue et trois visiteurs et, le cas Ă©chĂ©ant, des enfants. L’absence d’aĂ©ration et l’accumulation de salpĂȘtre et de crasse sur les murs en font des lieux indignes, tant pour les personnes dĂ©tenues que pour leurs visiteurs. Le rapport du CGLPL de 2012 avait du reste soulignĂ© le caractĂšre inadaptĂ© des parloirs sous-dimensionnĂ©s, sans conIdentialitĂ© et sans aĂ©ration». Les cours de promenade sont exiguĂ«s et dĂ©pourvues de bancs et d’abris. En l’absence de toilettes, les personnes dĂ©tenues urinent dans des bouteilles qu’elles projettent ensuite par-dessus les murs. l n’est pas rare que l’on voie 2 plus de vingt-cinq personnes dans un espace d’environ 45 m . NĂ©anmoins, c’est l’état d’hygiĂšne dĂ©plorable de l’établissement qui constitue l’anomalie la plus grave, tant pour les personnes dĂ©tenues que pour le personnel. Les rats Ă©voluent en masse au pied des bĂątiments, dans les cours de promenade et aux abords des bĂątiments tout au long de la journĂ©e. ls ne s’effraient pas de la prĂ©sence d’ĂȘtres humains ; on ne peut Ă©viter de piĂ©tiner leurs excrĂ©ments ; ils sont prĂ©sents jusque dans la cour d’honneur de l’établissement. L’odeur persistante de leur pelage, de leurs excrĂ©ments et de leurs cadavres s’ajoute Ă  celle des amas d’ordures qui jonchent le pied des bĂątiments. Cette pollution contribue du reste elle-mĂȘme Ă  entretenir la prĂ©sence des rongeurs ; elle rĂ©sulte certes en partie d’actes d’incivilitĂ©, mais aussi d’autres facteurs tels que la promiscuitĂ© en cellule, l’absence de rĂ©frigĂ©rateurs ou la taille insufIsante des poubelles. Les mesures nĂ©cessaires pour prĂ©venir et traiter cette pollution ne sont pas prises. A l’intĂ©rieur des bĂątiments, les rats sont moins visibles mais leur prĂ©sence se manifeste sporadiquement ; selon plusieurs tĂ©moignages du personnel, un rat s’est introduit dans le lit d’un surveillant de permanence qui a dĂ» subir un traitement prĂ©ventif de la leptospirose et il arrive que l’on voie l’urine des rats s’écouler de faux plafonds. Des comportements adaptĂ©s » Ă  cette nuisance permanente se sont dĂ©veloppĂ©s les personnes dĂ©tenues ne s’asseyent plus au sol dans les cours de promenade, mais doivent se contenter de s’accroupir ou de s’adosser, et lorsqu’elles veulent jouer aux cartes, elles ne les posent pas par terre mais dans les mains d’un codĂ©tenu, qui servent de table de jeu. Ces conditions de vie sont indignes et portent directement atteinte Ă  la santĂ© des personnes, personnel et dĂ©tenus, en particulier lorsque ces derniers sont affectĂ©s Ă  un travail de nettoyage comme les auxiliaires abords » sans aucune prĂ©caution d’hygiĂšne et de sĂ©curitĂ© cette annĂ©e, deux cas graves de leptospirose liĂ©s Ă  la prĂ©sence des rats ont Ă©tĂ© signalĂ©s Ă  l’nstitut national de veille sanitaire. L’établissement est Ă©galement infestĂ© par les punaises de lit. Entre mars et octobre 2016, 281 cas ont Ă©tĂ© dĂ©clarĂ©s Ă  l’unitĂ© sanitaire, dont 63 % dans la troisiĂšme division, la plus surpeuplĂ©e. La promiscuitĂ©, 22 heures sur 24, dans les cellules accroĂźt la gravitĂ© de cette situation. Les contrĂŽleurs ont pu observer que de nombreuses personnes dĂ©tenues prĂ©sentaient de multiples traces de piqĂ»res. L’unitĂ© sanitaire considĂšre que les piqĂ»res des punaises sont Ă  l’origine d’environ 10 % des visites effectuĂ©es pour les soins somatiques. Comme la prĂ©sence des rats, celle de ces insectes porte donc Ă  la fois atteinte Ă  la dignitĂ© et Ă  la santĂ© des personnes dĂ©tenues et des professionnels prĂ©sents dans l’établissement. La prĂ©sence des rats et des punaises n’est ignorĂ©e ni de la direction, ni des autoritĂ©s de l’administration pĂ©nitentiaire, ni mĂȘme des partenaires de l’établissement. Elle a Ă©tĂ© clairement Ă©voquĂ©e le 10 mai 2016 lors du conseil d’évaluation de l’établissement 3. Pourtant, elle n’a pas Ă©tĂ© traitĂ©e par des mesures proportionnĂ©es au problĂšme les protocoles de dĂ©sinfection et de dĂ©ratisation mis en place par l’établissement sont ponctuels, partiels et inefIcaces, l’infection par les punaises a redoublĂ© en septembre et les rats sont plus que jamais prospĂšres. 14 dĂ©cembre 2016 JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE Texte 131 sur 161 Saisi Ă  plusieurs reprises par des personnes dĂ©tenues, le CGLPL a interrogĂ© la direction du centre pĂ©nitentiaire de Fresnes dĂšs le dĂ©but de l’annĂ©e 2016. Celle-ci s’est contentĂ©e de mesures insufIsantes et de rĂ©ponses rhĂ©toriques dĂ©pourvues de tout lien avec la rĂ©alitĂ© qui a pu ĂȘtre observĂ©e quelques mois plus tard. A l’occasion d’un de ces Ă©changes, le chef d’établissement rĂ©pondait le 26 mai 2016 par une liste vague des diligences mises en Ɠuvre, qui n’incluait aucune mesure dĂ©fensive » ou systĂ©mique » notamment sur l’étanchĂ©itĂ© des rĂ©seaux d’assainissement et il concluait vous constaterez que la plupart des actions sont rĂ©alisĂ©es, ou en cours de rĂ©alisation. ĂŻl m’est fait Ă©tat que les actions entreprises ont eu pour effet de rĂ©duire la prĂ©sence de rongeurs de maniĂšre signiIcative. Des travaux importants demeurent Ă  prĂ©voir et doivent conforter l’inexion constatĂ©e. J’ai bon espoir qu’ils permettront de limiter ce phĂ©nomĂšne qui fait l’objet de mon attention et mobilise mes services.» Cette lettre, produite devant le tribunal administratif de Melun, saisi le 3 octobre 2016 par la section française de l’Observatoire international des prisons OP, semble avoir servi de fondement Ă  la dĂ©cision de la juridiction et emportĂ© sa conviction. La juridiction administrative prĂ©cise en effet dans sa dĂ©cision du 6 octobre 2016 que l’administration, en l’occurrence, dĂ©montre que la situation est en voie d’amĂ©lioration» et enjoint l’administration pĂ©nitentiaire de prendre dans les meilleurs dĂ©lais les mesures prĂ©vues. On peut cependant craindre que le respect de cette injonction ne soit pas de nature Ă  rĂ©soudre la difIcultĂ© rencontrĂ©e car les mesures prĂ©vues par l’administration ne semblent pas ĂȘtre d’une portĂ©e trĂšs diffĂ©rente de celles qui ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© prises en vain. L’amĂ©lioration allĂ©guĂ©e en mai par le directeur du centre pĂ©nitentiaire n’est en rien conforme Ă  la rĂ©alitĂ© observĂ©e quatre mois plus tard. Le CGLPL ne peut donc que s’étonner que l’administration se soit prĂ©value de ce courrier devant un juge Ă  une date oĂč son caractĂšre irrĂ©aliste Ă©tait devenu Ă©vident. Le CGLPL estime que la situation observĂ©e Ă  la maison d’arrĂȘt des hommes du centre pĂ©nitentiaire de Fresnes est comparable Ă  celles que la Cour europĂ©enne des droits de l’homme a considĂ©rĂ©es comme une violation de l’art. 3 de la Convention europĂ©enne des droits de l’homme dans l’arrĂȘt Canali contre France du 25 avril 2013, qui indique que l’effet cumulĂ© de la promiscuitĂ© et des manquements relevĂ©s aux rĂšgles d’hygiĂšne a provoquĂ© chez le requĂ©rant des sentiments de dĂ©sespoir et d’infĂ©rioritĂ© propres Ă  l’humilier et Ă  le rabaisser. DĂšs lors, la Cour estime que ces conditions de dĂ©tention s’analysent en un traitement dĂ©gradant au sens de l’article 3 de la Convention.» Cette situation contrevient Ă©galement aux obligations que l’article 22 de la loi pĂ©nitentiaire du 24 novembre 2009 impose Ă  l’Etat L’administration pĂ©nitentiaire garantit Ă  toute personne dĂ©tenue le respect de sa dignitĂ© et de ses droits.» La rĂ©novation du centre pĂ©nitentiaire de Fresnes constitue une urgence, notamment en ce qui concerne les locaux d’hĂ©bergement, les parloirs et les cours de promenade. Sans l’attendre, des mesures de dĂ©ratisation et de dĂ©sinsectisation d’une ampleur adaptĂ©e Ă  la situation, avec obligation de rĂ©sultat, doivent ĂȘtre mises en Ɠuvre immĂ©diatement. de l’effectif du personnel, de sa formation et de son encadrement rend impossible le respect des droits fondamentaux des personnes dĂ©tenues er Sur la base de l’état des effectifs prĂ©sents au 1 octobre 2016, l’établissement connaĂźt une insufIsance de personnel, au regard de son effectif thĂ©orique, pour tous les grades 6 directeurs prĂ©sents sur l’ensemble du centre pĂ©nitentiaire pour un effectif thĂ©orique de 8, soit – 25 % ; 18 ofIciers prĂ©sents Ă  la maison d’arrĂȘt des hommes pour un effectif thĂ©orique de 26, soit – 30 % ; 676 surveillants et gradĂ©s prĂ©sents Ă  la maison d’arrĂȘt des hommes pour un effectif thĂ©orique de 703, soit – 4 %. Par rapport Ă  la situation de 2012, la dĂ©gradation observĂ©e est signiIcative l’effectif des surveillants et gradĂ©s est quasi stable alors que celui de la population incarcĂ©rĂ©e a augmentĂ© de prĂšs de 20 % sur la pĂ©riode. En revanche, l’effectif de l’encadrement, directeurs et ofIciers, a connu une baisse trĂšs signiIcative qui n’est pas sans consĂ©quence sur la prise en charge de la population pĂ©nale. MalgrĂ© la duretĂ© des conditions de travail, l’absentĂ©isme, paradoxalement, est faible. Les contrĂŽleurs ont Ă©tĂ© en permanence tĂ©moins du travail effrĂ©nĂ© des surveillants soumis Ă  une pression constante qui les empĂȘche de faire face Ă  leur programme et aux multiples sollicitations des personnes dĂ©tenues. Le simple fait d’ouvrir et fermer les portes, sans mĂȘme attendre qu’une personne dĂ©tenue mette quelques secondes Ă  sortir, ce qui est pourtant inĂ©vitable, ne peut durer moins de vingt-cinq minutes pour la cinquantaine de cellules dont un surveillant est chargĂ©. La faible expĂ©rience de la majoritĂ© des surveillants aggrave encore la difIcultĂ© de leur tĂąche. La direction, qui ne dispose pas de statistiques prĂ©cises sur ce point, estime Ă  70 % environ la proportion des stagiaires dans son personnel. Les contrĂŽleurs se sont notamment livrĂ©s Ă  l’analyse dĂ©taillĂ©e des tĂąches qui incombent chaque matin aux surveillants dĂ©tage. De cette analyse il rĂ©sulte qu’il est matĂ©riellement impossible pour ces derniers d’effectuer les mouvements nĂ©cessaires en totalitĂ© dans un temps permettant aux personnes dĂ©tenues de bĂ©nĂ©Icier des activitĂ©s ou des soins prĂ©vus pour elles car le surveillant qui en a la charge n’est pas en mesure d’effectuer les mouvements et moins encore de rĂ©pondre aux demandes. Le respect des droits fondamentaux tels que les droits aux soins, au travail, au respect des liens familiaux, Ă  l’enseignement, etc., est donc structurellement impossible. l est du reste inĂ©vitable qu’il en soit ainsi lorsqu’un surveillant seul se trouve en situation de prendre en charge environ 120 personnes dĂ©tenues, situation courante Ă  Fresnes que l’on ne rencontre dans aucun autre Ă©tablissement. 14 dĂ©cembre 2016 JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE Texte 131 sur 161 Le personnel de surveillance et d’encadrement du centre pĂ©nitentiaire de Fresnes doit ĂȘtre rapidement renforcĂ© par des agents expĂ©rimentĂ©s. L’effectif des surveillants doit impĂ©rativement ĂȘtre adaptĂ© Ă  celui de la population pĂ©nale et Ă  la rĂ©alitĂ© des tĂąches Ă  accomplir. faiblesse du pilotage de l’établissement laisse se dĂ©velopper des pratiques attentatoires aux droits fondamentaux des personnes dĂ©tenues La dĂ©gradation des conditions de dĂ©tention au centre pĂ©nitentiaire de Fresnes entre la visite de 2012 et celle de 2016 est manifeste. Elle repose notamment sur les causes objectives que l’on a soulignĂ©es l’accroissement de la surpopulation, la baisse de l’effectif du personnel et le vieillissement du bĂątiment. Le fonctionnement actuel de l’établissement semble cependant ĂȘtre Ă©galement la consĂ©quence d’un poids insufIsant de la direction. L’établissement est historiquement marquĂ© par une conception particuliĂšrement rigide de la discipline adaptĂ©e Ă  la gestion du trĂšs grand nombre de personnes dĂ©tenues. En 2012, le CGLPL n’avait pas Ă©mis de critique sur cette discipline, plutĂŽt considĂ©rĂ©e comme un facteur de sĂ©curitĂ© pour les personnes dĂ©tenues. En 2016, les difIcultĂ©s d’effectif de l’établissement, la faible expĂ©rience d’une part importante du personnel et l’insufIsance de l’encadrement ont profondĂ©ment modiIĂ© le caractĂšre de cette discipline. Autrefois objective et ferme, elle est devenue illisible et brutale. climat de tension permanente suscite un usage banalisĂ© de la force et des violences Les contrĂŽleurs ont reçu de nombreux tĂ©moignages, tant de la part de personnes dĂ©tenues que de la part de professionnels, faisant Ă©tat d’un usage banalisĂ© et immĂ©diat de la force sans que la nĂ©cessitĂ© de son utilisation soit toujours avĂ©rĂ©e et sans que des mesures tendant Ă  l’éviter aient Ă©tĂ© prises prĂ©alablement. Dans d’autres Ă©tablissements, le recours Ă  la force est, le plus souvent, prĂ©cĂ©dĂ© de mesures progressives destinĂ©es Ă  ramener le calme et Ă  n’utiliser la force qu’en dernier recours intervention d’un tiers Ă  l’incident initial, souvent choisi dans la hiĂ©rarchie premier surveillant ou ofIcier, puis utilisation de la force de maniĂšre Ă  la limiter Ă  ce qui est strictement nĂ©cessaire et, en tous cas, en veillant Ă  ce que la proportionnalitĂ© soit respectĂ©e entre le niveau de violence de la personne dĂ©tenue et les moyens employĂ©s pour la faire cesser. A la maison d’arrĂȘt des hommes du centre pĂ©nitentiaire de Fresnes, ces pratiques ne semblent pas avoir cours. De nombreux tĂ©moignages et des constats directs des contrĂŽleurs ont montrĂ© que l’alerte Ă©tait donnĂ©e dĂšs le premier signe d’opposition d’une personne dĂ©tenue ; que dans ce cas les surveillants se prĂ©cipitaient, dans des conditions ne garantissant pas le caractĂšre strictement nĂ©cessaire » de la force employĂ©e, notamment quant au nombre des intervenants ; qu’en consĂ©quence la proportionnalitĂ© de la rĂ©action, qui seule permet de distinguer la force lĂ©gitime de la violence abusive, n’était pas respectĂ©e. Ainsi, l’observation directe d’une situation par un contrĂŽleur et sa vĂ©riIcation le lendemain Ă  partir d’images de vidĂ©osurveillance a montrĂ© que, face Ă  un blocage » 4 sans violence, l’alarme avait Ă©tĂ© immĂ©diatement dĂ©clenchĂ©e et la personne dĂ©tenue immĂ©diatement maĂźtrisĂ©e par la force, puis conduite au quartier disciplinaire dans une position douloureuse, les bras relevĂ©s et tendus dans le dos, alors mĂȘme qu’elle ne se dĂ©battait pas. Un coup de pied lui a Ă©tĂ© assĂ©nĂ© alors qu’elle Ă©tait immobilisĂ©e. Le lendemain, la comparaison du compte rendu d’incident et de la vidĂ©osurveillance montrait des divergences importantes le compte rendu faisait Ă©tat d’une bousculade d’un surveillant par la personne dĂ©tenue alors que les images ne conIrmaient pas cette information ; de mĂȘme le compte rendu d’incident faisait Ă©tat de l’emploi d’une force physique strictement nĂ©cessaire », alors mĂȘme que plusieurs tĂ©moins l’avaient considĂ©rĂ©e comme Ă©tant disproportionnĂ©e. Un intervenant, prĂ©sent Ă  temps complet dans l’établissement, a indiquĂ© qu’une telle scĂšne Ă©tait habituelle ». Des actes de violence de la part de certains membres du personnel ont Ă©galement Ă©tĂ© rapportĂ©s au cours de plus de dix pour cent des 190 entretiens conIdentiels que les contrĂŽleurs ont effectuĂ©s pendant les deux semaines de visite. Des entretiens avec des professionnels, y compris parmi le personnel de surveillance, l’ont conIrmĂ©. La frĂ©quence avec laquelle des violences sont allĂ©guĂ©es est telle qu’il est impossible de douter de leur rĂ©alitĂ©. Les violences entre personnes dĂ©tenues sont frĂ©quentes. Le personnel de l’unitĂ© sanitaire tĂ©moigne d’une augmentation des traumatismes physiques liĂ©s Ă  l’augmentation de la population pĂ©nale. Des zones de risque sont clairement identiIĂ©es les douches dans lesquelles les personnes dĂ©tenues sont enfermĂ©es sans surveillance, les salles d’attente oĂč rĂšgnent saletĂ© et promiscuitĂ©, Ă©galement sans surveillance, et les cours de promenade, dans lesquelles les personnes dĂ©tenues sont entassĂ©es avec une surveillance illusoire sachant qu’un surveillant unique est chargĂ© d’une douzaine de cours alors qu’il ne peut en voir que deux ou trois simultanĂ©ment et qu’il n’a pas accĂšs Ă  la vidĂ©osurveillance. l existe au sein de la maison d’arrĂȘt de Fresnes un rĂ©el climat de tension » et d’affolement » dont les contrĂŽleurs ont pu ĂȘtre Ă  maintes reprises les tĂ©moins. Cette ambiance se traduit par des cris constants et un manque de respect envers les personnes dĂ©tenues, qui conIne Ă  la violence verbale. Le personnel Ă©tant en nombre insufIsant, il se trouve dans une situation de tension et de faiblesse incompatible avec un usage serein et proportionnĂ© de la force. Cette situation ne trouve cependant pas de traduction dans des plaintes pĂ©nales pour violences ou des sollicitations du personnel mĂ©dical. Selon certains soignants, la crainte de mesures de rĂ©torsion vis-Ă -vis des personnes dĂ©tenues pourrait expliquer le faible nombre des signalements. Des mesures disciplinaires trĂšs lourdes ont Ă©tĂ© rĂ©cemment prononcĂ©es Ă  l’encontre de trois surveillants. NĂ©anmoins, cela ne saurait sufIre Ă  rĂ©soudre une difIcultĂ© qui ne repose pas seulement sur des comportements individuels. Des mesures d’organisation, de formation et d’encadrement sont nĂ©cessaires. 14 dĂ©cembre 2016 JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE Texte 131 sur 161 Les comptes rendus d’incident doivent faire l’objet d’un contrĂŽle systĂ©matique de la direction et des mesures immĂ©diates doivent ĂȘtre prises, en particulier par des actions de formation et par un renforcement dĂ©terminĂ© de l’encadrement, aIn de mettre un terme au climat de violence qui imprĂšgne l’établissement. Chaque cas de recours Ă  la force doit faire l’objet d’un retour d’expĂ©rience » en prĂ©sence d’un membre de la direction. pratiques locales attentatoires aux droits fondamentaux subsistent, qui sont contraires aux textes lĂ©gislatifs et aux recommandations du CGLPL De nombreux dysfonctionnements dĂ©jĂ  signalĂ©s auraient dĂ» trouver remĂšde sans qu’il soit nĂ©cessaire d’engager des dĂ©penses ou d’attendre des mesures relevant d’autoritĂ©s externes. La pratique des fouilles Ă  corps et l’utilisation de locaux dĂ©nommĂ©s salles d’attente » sont les cas les plus graves en termes de respect des droits fondamentaux des personnes dĂ©tenues. Le recours aux fouilles Ă  corps fait l’objet de pratiques locales qui violent les droits des personnes dĂ©tenues et ne sont pas conformes Ă  la loi. En effet, les fouilles Ă  corps doivent ĂȘtre expressĂ©ment motivĂ©es, soit, en application de l’article 57 de la loi pĂ©nitentiaire de 2009 dans sa rĂ©daction initiale, par le comportement de la personne fouillĂ©e, soit, depuis la modiIcation de cet article par la loi du 3 juin 2016, par un risque particulier identiIĂ© au niveau de l’établissement. A la maison d’arrĂȘt de Fresnes, une note interne d’application dĂ©Init des critĂšres de recours aux fouilles Ă  corps qui sont si extensifs qu’en pratique la fouille Ă  corps devient la rĂšgle et non l’exception. En tĂ©moigne le fait que les surveillants ne disposent pas d’une liste des personnes Ă  fouiller, mais seulement de celles qui ne doivent pas ĂȘtre fouillĂ©es. Plus grave encore, en deuxiĂšme division, nonobstant l’existence d’une liste de personnes qui ne doivent pas ĂȘtre fouillĂ©es, les fouilles Ă  corps sont systĂ©matiques, ce que l’encadrement de la division semblait ignorer avant que le CGLPL le lui rĂ©vĂšle. Les personnes dĂ©tenues qui bĂ©nĂ©Icient de doubles parloirs sont mĂȘme fouillĂ©es Ă  deux reprises au motif qu’elles retournent en salle d’attente ou en cellule entre les deux pĂ©riodes de parloir. Les fouilles Ă  corps ne doivent ĂȘtre pratiquĂ©es que dans les situations prĂ©vues par la loi, sur le fondement d’une dĂ©cision motivĂ©e et seulement lorsqu’elles sont nĂ©cessaires ; elles doivent ĂȘtre effectuĂ©es de maniĂšre proportionnĂ©e au risque identiIĂ©. L’utilisation mal contrĂŽlĂ©e de locaux ofIciellement dĂ©nommĂ©s salles d’attente », mais localement dĂ©signĂ©s sous l’appellation de placards », est particuliĂšrement indigne et brutale. La gestion de mouvements entraĂźnant des ux massifs et frĂ©quents peut justiIer le recours ponctuel Ă  de telles salles d’attente. NĂ©anmoins, les conditions de leur usage sont abusives. l s’agit en effet d’espaces rĂ©duits en rĂ©alitĂ© la surface d’une cellule, sans sanitaire, non pourvus de point d’eau ni, pour la plupart, de banc, dans lesquels les personnes dĂ©tenues sont placĂ©es, debout et parfois trĂšs nombreuses jusqu’à trois par mĂštre carrĂ©. Ces derniĂšres peuvent y rester de longues heures, quelquefois dans l’attente d’un entretien qui n’arrive jamais pour des motifs incertains. Les personnes dĂ©tenues placĂ©es dans ces locaux pour une longue durĂ©e sont parfois contraintes de faire leurs besoins sur place, malgrĂ© la cohue, sans que rien ne soit prĂ©vu pour cela. Des brutalitĂ©s et des violences se dĂ©roulent dans les placards » hors de tout contrĂŽle. Le soupçon de placements au placard » pour des motifs infra-disciplinaires est largement rĂ©pandu dans la population pĂ©nale. Les salles d’attente doivent ĂȘtre amĂ©nagĂ©es conformĂ©ment Ă  leur destination, utilisĂ©es dans la limite des places offertes et pour des durĂ©es compatibles avec un dĂ©lai d’attente raisonnable que l’administration doit dĂ©Inir et contrĂŽler. D’autres anomalies grossiĂšres qu’un peu d’attention aurait sufI Ă  supprimer et qui portent atteinte Ă  certains droits fondamentaux ont inexplicablement Ă©chappĂ© Ă  la vigilance des responsables locaux – une liste des patients bĂ©nĂ©Iciant de traitements de substitution aux opiacĂ©s, intitulĂ©e CSAPA » 5 est afIchĂ©e Ă  cĂŽtĂ© de la salle d’attente et visible de tous ; cette pratique porte atteinte au secret mĂ©dical 6 et met en pĂ©ril la sĂ©curitĂ© des personnes dĂ©tenues susceptibles d’ĂȘtre victimes de racket ; – la langue crĂ©ole est frĂ©quemment utilisĂ©e pour les Ă©changes professionnels entre surveillants 7, ce qui limite le contrĂŽle hiĂ©rarchique et donne aux personnes dĂ©tenues un sentiment d’incomprĂ©hension des dĂ©cisions qui les concernent ; – le tutoiement des personnes dĂ©tenues par les surveillants est quasi systĂ©matique et des tĂ©moignages de propos agressifs, dĂ©gradants ou humiliants que l’on peut assimiler Ă  des brimades ont Ă©tĂ© rapportĂ©s aux contrĂŽleurs dans des proportions jamais observĂ©es auparavant 8. * * * La visite rĂ©alisĂ©e Ă  la maison d’arrĂȘt des hommes du centre pĂ©nitentiaire de Fresnes a montrĂ© que cet Ă©tablissement ne prĂ©sentait pas les conditions structurelles permettant d’accueillir la population pĂ©nale dans le respect de ses droits fondamentaux. La surpopulation exceptionnelle empĂȘche un hĂ©bergement dans des conditions conformes aux normes retenues par le CPT. L’insufIsance numĂ©rique et l’inexpĂ©rience du personnel ne lui permettent pas de faire face au minimum de tĂąches nĂ©cessaires au respect de l’article 22 de la loi du 24 novembre 2009 9. Les conditions d’hygiĂšne, que l’invasion des rats et des punaises sufIt Ă  caractĂ©riser, constituent une violation de l’article 3 de la Convention europĂ©enne des droits de l’homme. Bien que cette situation soit connue des autoritĂ©s administratives et judiciaires comme des Ă©lus locaux, aucune mesure tendant Ă  la corriger n’est prise. En outre, le manque d’encadrement nuit gravement Ă  la maĂźtrise des pratiques professionnelles. 14 dĂ©cembre 2016 JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE Texte 131 sur 161 Dans de telles conditions, des tensions importantes existent, tant parmi les personnes dĂ©tenues qu’entre le personnel et la population pĂ©nale. Un climat de violence constant rĂšgne dans l’établissement, selon des tĂ©moignages abondants et les constats directs des contrĂŽleurs, et l’usage de la force n’est ni maĂźtrisĂ© ni contrĂŽlĂ©. Le CGLPL considĂšre en consĂ©quence que la maison d’arrĂȘt du centre pĂ©nitentiaire de Fresnes doit faire l’objet, d’une part, de mesures urgentes concernant la surpopulation pĂ©nale, la rĂ©novation de l’immobilier et l’effectif des surveillants, et d’autre part, d’une reprise en mains du fonctionnement de l’établissement, notamment aux Ins de faire cesser le climat de violence. ĂŻl est demandĂ© au ministre de la justice de faire procĂ©der Ă  une inspection approfondie de l’établissement et d’informer le CGLPL de ses conclusions ainsi que du suivi de leur mise en Ɠuvre. 1JOdu 30 juin 2015, texte 126. 2Espace vital par dĂ©tenu dans les Ă©tablissements pĂ©nitentiaires normes du CPT,15 dĂ©cembre 2015. 3 Ce conseil, coprĂ©sidĂ© par le prĂ©fet, le prĂ©sident du TG et le procureur placĂ© prĂšs ce tribunal, rĂ©unit des reprĂ©sentants des collectivitĂ©s locales, des autoritĂ©s judiciaires, du barreau et de l’administration pĂ©nitentiaire. 4 Refus sans violence d’exĂ©cuter un mouvement prescrit. 5 Centre de soins d’accompagnement et de prĂ©vention en addictologie. 6 Art. L. 1110-4 du code de la santĂ© publique. o er 7 Loi n 94-665 du 4 aoĂ»t 1994 relative Ă  l’emploi de la langue française, art. 1 . o 8 Loi n 2009-1436 du 24 novembre 2009 pĂ©nitentiaire, art. 22. 9 L’administration pĂ©nitentiaire garantit Ă  toute personne dĂ©tenue le respect de sa dignitĂ© et de ses droits. » 14 dĂ©cembre 2016 JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE ANNEXE Texte 131 sur 161 14 dĂ©cembre 2016 JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE Texte 131 sur 161 14 dĂ©cembre 2016 JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE Texte 131 sur 161 14 dĂ©cembre 2016 JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE Texte 131 sur 161 14 dĂ©cembre 2016 JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE Texte 131 sur 161

\n \nmaison d arrĂȘt de fresnes permis de visite
CentrePĂ©nitentiaire de FresnesAllĂ©e des Thuyas. 94261 FRESNES CEDEX. Tel : +33 1 49 84 38 00. Fax : +33 1 43 50 40 08. Centre de dĂ©tention, centre pĂ©nitentiaire, maison centrale ou maison d'arrĂȘt, DiffĂ©rentes prisons peuvent accueillir un dĂ©tenu au cours de sa dĂ©tention.

Rapport de visite Maison d`arrĂȘt de Nice Rapport de visite Maison d’arrĂȘt de Nice Alpes-maritimes 12-14 novembre 2008 Visite effectuĂ©e par Jean-Marie DELARUE, chef de mission JosĂ© RAZAFINDRANALY Yves TIGOULET Maddgi VACCARO 1 En application de la loi du 30 octobre 2007 instituant le ContrĂŽleur gĂ©nĂ©ral des lieux de privation de libertĂ©, quatre contrĂŽleurs ont effectuĂ© une visite Ă  la maison d’arrĂȘt de Nice Alpesmaritimes du 12 au 14 novembre 2008. Le directeur, chef d’établissement, avait Ă©tĂ© avisĂ© par tĂ©lĂ©phone, puis par correspondance en date du 5 novembre 2008. 1 – Les conditions de la visite Les quatre contrĂŽleurs sont arrivĂ©s dans l’établissement le mercredi Ă  11 heures 30. Ils en sont repartis le vendredi 14 pour une part Ă  16 heures et pour l’autre Ă  19 heures 30. L’ensemble des documents sollicitĂ©s dans le courrier du 5 novembre a Ă©tĂ© mis Ă  disposition de la mission dĂšs avant la visite ou pendant celle-ci. Des documents supplĂ©mentaires ont Ă©tĂ© demandĂ©s et obtenus durant le sĂ©jour dans l’établissement, Ă  une exception prĂšs relative aux derniers rapports Ă©tablis suite Ă  l’usage des moyens de contrainte. En rĂ©ponse au rapport de constat, le Directeur indique que le rapport Ă©tabli suite Ă  l’usage des moyens de contrainte n’existant pas, il n’a pu ĂȘtre fourni ». Il est Ă  noter que le rĂšglement intĂ©rieur, dont la derniĂšre version date du 2 novembre 2006, n’est pas Ă  jour des derniĂšres Ă©volutions notamment l’accĂšs au tĂ©lĂ©phone pour les condamnĂ©s, la crĂ©ation d’un nouveau tour au parloir le mercredi et suppression d’un tour le jeudi, l’allongement de la durĂ©e du parloir de 30 Ă  45 minutes, la correspondance sous pli fermĂ© Ă  destination du ContrĂŽleur GĂ©nĂ©ral des lieux de privation de libertĂ© Les contrĂŽleurs ont pu s’entretenir, comme ils le souhaitaient et en toute confidentialitĂ©, tant avec des personnes placĂ©es sous main de justice dans l’établissement qu’avec des personnels affectĂ©s. Une surveillante qui devait ĂȘtre entendue a toutefois, l’heure venue, quittĂ© son service sans ĂȘtre auditionnĂ©e. Des personnes extĂ©rieures Ă  l’établissement ont Ă©tĂ© entendues dans les mĂȘmes conditions - la vice-prĂ©sidente du tribunal de grande instance, chargĂ©e des fonctions de juge de l’application des peines ; - un des reprĂ©sentants de la CIMADE dans l’établissement ; - l’aumĂŽnier catholique ; - l’aumĂŽnier musulman ; - les bĂ©nĂ©voles de l’association chargĂ©e de l’accueil des familles ; - quelques membres de familles en attente de parloirs. Un rendez-vous pris avec un visiteur des prisons n’a pu avoir lieu. Les quatre appels tĂ©lĂ©phoniques au substitut du procureur de la RĂ©publique chargĂ© de l’exĂ©cution des peines n’ont pas abouti. Une rĂ©union initiale s’est tenue avec le directeur de l’établissement, ses principaux chefs de service et la directrice dĂ©partementale du SPIP. Elle a donnĂ© lieu Ă  une brĂšve prĂ©sentation de la mission et de la visite d’une part et Ă  une prĂ©sentation gĂ©nĂ©rale de l’établissement d’autre part. 2 Les contrĂŽleurs ont pu se rendre oĂč ils le souhaitaient sans aucune restriction. A l’issue de la visite, ils ont fait part au directeur, chef d’établissement, de leurs principaux constats. 2 – PrĂ©sentation gĂ©nĂ©rale de l’établissement La maison d’arrĂȘt de Nice a Ă©tĂ© construite dans la seconde moitiĂ© du XIXĂšme siĂšcle et se trouve aujourd’hui en plein centre ville accĂšs aisĂ© par autobus ou tramway. L’enceinte s’inscrit dans une forme approximative de trapĂšze, dont l’axe Nord-Sud et la base Est-Ouest sont de mĂȘme dimension environ 180 m mais le sommet rĂ©duit Ă  140 m environ. L’accĂšs se fait au Sud, par la rue de la Gendarmerie, par un portail mĂ©tallique accessible aux vĂ©hicules, oĂč une porte a Ă©tĂ© amĂ©nagĂ©e pour les piĂ©tons. Le plan est caractĂ©ristique de la pĂ©riode de construction. Au sud, les bĂątiments administratifs Ă  gauche Ă  partir de l’entrĂ©e, les services pĂ©nitentiaires ; Ă  droite, le greffe et le SPIP suivis aprĂšs une courette des bĂątiments logistiques cuisines, magasins, locaux de fouille, parloirs. De lĂ , accessibles par un corridor, s’ouvrent les bĂątiments de la dĂ©tention proprement dite, conçus en Ă©toile autour d’un axe oĂč se trouve le poste central, qui a ainsi la vue sur les coursives de tous les bĂątiments. Ceux-ci sont au nombre de quatre A, B, C, D rayonnant autour de l’axe et constituent sauf pour les consultations de soins le quartier hommes », comptant au total 276 places. Les bĂątiments A et B, les plus allongĂ©s, comportent trois niveaux rĂ©servĂ©s Ă  la dĂ©tention de droit commun. L’application des rĂšgles pĂ©nitentiaires europĂ©ennes a conduit Ă  la sĂ©paration des condamnĂ©s bĂątiment A et des prĂ©venus bĂątiment B. Chaque Ă©tage comprend une salle de douches huit postes, deux cellules pour des auxiliaires et une ou deux cellules non-fumeurs. Chaque coursive compte aujourd’hui de 70 Ă  80 dĂ©tenus dans le bĂątiment A, de 50 Ă  60 dans le bĂątiment B. Le bĂątiment C comprend au rez-de-chaussĂ©e le quartier disciplinaire 9 places et les cellules isolement 2 places, l’UCSA au premier Ă©tage et les consultations du SMPR au second. Au bĂątiment D, sont disposĂ©s le quartier arrivants » au rez-de-chaussĂ©e, un quartier d’observation des arrivants au premier Ă©tage et l’unitĂ© dite d’hospitalisation de jour du SMPR au second. Le Directeur fait valoir, lors de la rĂ©union prĂ©alable Ă  la visite de l’établissement ainsi que dans ses observations formulĂ©es suite au rapport de constat, que le premier Ă©tage du bĂątiment D est destinĂ© Ă  l’observation de certains dĂ©tenus arrivants avant leur affectation par la commission pluridisciplinaire unique. NĂ©anmoins, cette phase d’observation n’ayant pas de durĂ©e prĂ©dĂ©terminĂ©e, certains dĂ©tenus effectuent la totalitĂ© ou une grande partie de leur peine Ă  cet Ă©tage. Chaque bĂątiment est prolongĂ© par des cours de promenade au rez-de-chaussĂ©e, de superficie et de configuration diverses selon les besoins. 3 Entre ces bĂątiments initiaux et dans l’enceinte ont Ă©tĂ© installĂ©s depuis lors, avec des contraintes variĂ©es, le bĂątiment qui sert, sur deux niveaux, de quartier femmes » et compte 39 places1 avec une double cellule pour mĂšre et enfant et une cellule disciplinaire ; le bĂątiment du quartier de semi-libertĂ© ; les ateliers hommes d’une part et femmes d’autre part. Un terrain de sport est amĂ©nagĂ© au Nord, entre les branches du V » que forment les bĂątiments A et B. Au 14 novembre 2008, les effectifs sous Ă©crou sont de 515 dĂ©tenus, dont 479 hommes et 36 femmes. Mais 26 dĂ©tenus sont placĂ©s sous surveillance Ă©lectronique et 34 sont placĂ©s sous rĂ©gime de semi-libertĂ© ; 3 sont hospitalisĂ©s et divers motifs de sorties concernent 3 dĂ©tenus. 429 personnes sont donc effectivement dĂ©tenues selon un rĂ©gime de droit commun pour 315 places les 363 places moins les 48 places du QSL soit un taux d’occupation de 136 %. Le bĂątiment A est le plus surpeuplĂ©. L’effectif thĂ©orique du personnel de surveillance est d’un chef de dĂ©tention, de cinq chefs de service pĂ©nitentiaire, de dix-neuf premiers surveillants et de cent soixante-et-un surveillants. A la date de la visite, manquaient Ă  cet effectif un premier surveillant un devant arriver en janvier 2009 et neuf surveillants. Les surveillants, dont une vingtaine de stagiaires, se rĂ©partissent en cent cinquante hommes et onze femmes, avec un lĂ©ger dĂ©ficit Ă  prĂ©voir aprĂšs les rĂ©unions de la CAP, selon la direction. Sept conseillers d’insertion et de probation travaillent Ă  des titres divers Ă  la maison d’arrĂȘt, dont un chef de service. Ils comptent parmi eux deux stagiaires ; deux autres conseillers sont affectĂ©s depuis moins de quatre ans. Enfin sont affectĂ©s Ă  l’établissement un technicien et un agent technique. Le Directeur prĂ©cise qu’un second agent de catĂ©gorie C devrait venir en renfort Ă  compter du mois de fĂ©vrier 2009. On doit relever d’emblĂ©e que, compte tenu des origines gĂ©ographiques des agents2 et du coĂ»t de la vie Ă©levĂ© de l’agglomĂ©ration on a citĂ© le chiffre de 800 euros mensuels pour le loyer d’un logement TÂČ, le personnel est dans l’ensemble jeune et relativement peu stable. Le rapport d’activitĂ© de l’établissement pour 2007 note ainsi que 23% des surveillants ont moins de 30 ans, que le taux d’agents ayant moins de cinq ans d’anciennetĂ© est de 38% et que le greffe a comptĂ© trois chefs de service en moins de trois ans. 3 – Constats Accueil L’arrivĂ©e 1 Par consĂ©quent, le nombre total de places est de 363 276 + 39 + 48. 2 Les origines des agents Ă©tablies au 1er janvier 2007 montrent que 23% d’entre eux sont originaires de deux rĂ©gions Nord-Pas-de-Calais et Midi-PyrĂ©nĂ©es. 4 Les dĂ©tenus arrivants sont d’abord astreints aux formalitĂ©s d’enregistrement du greffe. Ils y font connaĂźtre leur Ă©tat civil, aussitĂŽt portĂ© sur le logiciel de gestion informatisĂ©e des dĂ©tenus ainsi que le nom et l’adresse d’une personne Ă  contacter. Les objets de valeur leur sont enlevĂ©s, Ă  l’exception d’éventuels objets Ă  symbolique religieuse3 et des montres de peu de valeur. Les arrivants sont ensuite soumis Ă  la fouille Ă  corps, dans les locaux attenants au magasin, dans une cabine isolĂ©e des regards. DĂšs la fin des opĂ©rations d'Ă©crou et de fouille, la personne arrivante de sexe masculin est dotĂ©e de son paquetage et conduite au quartier arrivant oĂč elle est placĂ©e seule en cellule. C'est souvent le service de nuit qui assure l'accueil, les arrivĂ©es ayant lieu essentiellement en soirĂ©e au cours de la semaine du 6 au 12 novembre, il y a eu 15 dĂ©tenus Ă©crouĂ©s. Le paquetage comprend tout le nĂ©cessaire de couchage, Ă  savoir le matelas enveloppĂ© d'une housse propre, une paire de draps, une taie d'oreiller, une serviette trop petite aux dires des dĂ©tenus de 100x60 et une couverture. Il comprend en outre une trousse d'hygiĂšne, un repas froid, les couverts bol, assiettes et autres.... et la pochette comprenant le livret d’information aux arrivants, du papier Ă  lettres, deux enveloppes, deux timbres envoi Ă©conomique », un bon de cantine, un stylo ainsi qu'un formulaire permettant de contacter le point d'accĂšs au droit. Les dĂ©tenus indigents se voient en outre remettre un jean, un jogging et une paire de basket. Il n’y a pas de sous-vĂȘtements fournis. InterrogĂ©e Ă  l’issue de la visite, la direction a indiquĂ© que cette absence Ă©tait due au coĂ»t d’un tel achat. Toutefois, aprĂšs transmission du rapport de constat, la direction a fait savoir que des paires de chaussettes et sous-vĂȘtements sont distribuĂ©s aux hommes et aux femmes4. L’arrivant est ensuite affectĂ© ou bien, en principe, au rez-de-chaussĂ©e du bĂątiment D ou au premier Ă©tage. Les cellules sont en principe individuelles. Toutefois, lorsqu’un risque d’autoagressivitĂ© est perçu5 ou en cas d’encombrement, l’affectation se fait dans une cellule avec un autre dĂ©tenu arrivĂ© depuis un peu plus de temps. Les arrivants sont reçus en entretien dĂšs le lendemain de leur arrivĂ©e par les reprĂ©sentants des diffĂ©rents services direction, encadrement, SPIP, UCSA, SMPR. 3 A noter que lors de l’arrivĂ©e Ă  laquelle les contrĂŽleurs ont assistĂ© aprĂšs une audience de comparution immĂ©diate, l’un des condamnĂ©s a fait valoir que le pendentif qu’il portait avait une signification bouddhiste. L’objet a Ă©tĂ© placĂ© avec les autres objets de valeur, avec un engagement de l’officier prĂ©sent d’examiner ultĂ©rieurement si la demande de conservation par le dĂ©tenu Ă©tait ou non fondĂ©e. 4 La direction indique qu’en 2008, 573 survĂȘtements, 485 tee-shirts, 806 paires de chaussettes et 665 slips ont Ă©tĂ© distribuĂ©s aux dĂ©tenus et 82 culottes et 20 soutiens gorge aux dĂ©tenues. 5 Lors de la visite, le prĂ©sident de la formation de jugement avait signalĂ© Ă  l’établissement la circonstance que le procĂšs d’un jeune dĂ©linquant avait Ă©tĂ© mal vĂ©cu » et la condamnation mal prise ». Il a Ă©tĂ© affectĂ© dans une seule cellule avec un autre jeune qui le connaissait dĂ©jĂ . 5 La personne arrivante de sexe fĂ©minin est soumise Ă  une procĂ©dure distincte elle est directement conduite aprĂšs l'Ă©crou et la fouille au quartier des femmes. Il n'existe pas de zone rĂ©servĂ©e aux arrivantes, hormis une cellule situĂ©e au rez-de-chaussĂ©e dĂ©volue Ă  la semi-libertĂ© qui, lorsqu’elle est inoccupĂ©e, est utilisĂ©e pour les arrivantes. L'affectation se fait donc en prioritĂ© dans cette cellule sauf lorsque, de la mĂȘme maniĂšre, est perçu un risque pour la personne. Dans ce cas l’arrivante est placĂ©e dans une cellule oĂč sont dĂ©jĂ  affectĂ©es d’autres dĂ©tenues. Documents remis aux arrivants Le livret d’information aux arrivants est un livret brochĂ© de 12 pages au format A4 en version française dont la conception remonte Ă  novembre 2004. Il comporte 17 rubriques Les amĂ©nagements de peine – Le greffe – La Fouille – La comptabilitĂ© – Le courrier – Le coiffeur – Le sport - La religion – Les parloirs – L’avocat – Le SPIP – Le travail pĂ©nal - L’UCSA – Le SMPR – La bibliothĂšque – Divers Les visiteurs de prison – Le service d’accompagnement Ă  la parentalitĂ©. Il est complĂ©tĂ© de 5 documents sĂ©parĂ©s 1 – Une note d’information en date du 9 fĂ©vrier 2005 sur le droit d’accĂšs et de rectification dont disposent les dĂ©tenus sur les donnĂ©es nominatives qui les concernent et destinĂ©es Ă  la confection d’un badge d’identitĂ© avec reconnaissance biomĂ©trique. 2 – Une note d’information en date du 7 dĂ©cembre 2006 sur l’assistance des dĂ©tenus dans l’élaboration d’une demande d’aide juridictionnelle ». 3 – Un formulaire de commande de cantine concernant la papeterie 4 – Un formulaire de commande de cantine concernant le tabac. 5 - Une notice d’information sur le Point d’AccĂšs au Droit et les formalitĂ©s Ă  remplir pour avoir un rendez vous avec un avocat du barreau de Nice sur tout sujet autre que l’affaire pĂ©nale en cours ou sur une affaire disciplinaire. La gestion de la dĂ©tention La zone de dĂ©tention Il n'y a pas de quartier rĂ©servĂ© aux mineurs masculins. Les mineures sont incarcĂ©rĂ©es au quartier des femmes. Ce quartier comporte aussi une cellule mĂšre-enfant. L'ensemble comprenant 260 cellules, dont 197 ont une surface approximative de 10m2, 36 de 11 Ă  13 m2, 11 de 14 m2, et 16 une superficie supĂ©rieure Ă  20m2, pour une capacitĂ© thĂ©orique de 363 places, rĂ©parties comme suit 6 - dĂ©tention normale hommes 266 places dĂ©tention femmes 44 places dont une disciplinaire quartier disciplinaire hommes 9 places. isolement hommes 2 places hĂŽpital de jour 8 places semi-libertĂ© 46 places6 Aucune cellule n’est adaptĂ©e aux handicapĂ©s physiques. Ces derniers sont adressĂ©s Ă  la maison d’arrĂȘt de Grasse. Le 14 novembre, les 515 prĂ©sents Ă©taient rĂ©partis comme suit 479 hommes dont 321 condamnĂ©s soit 67 % et 36 femmes dont 16 condamnĂ©es 44%. MalgrĂ© le sureffectif mentionnĂ© dans la prĂ©sentation gĂ©nĂ©rale, il n'a pas Ă©tĂ© constatĂ© la prĂ©sence de matelas disposĂ© au sol. Dans le passĂ©, d’ailleurs, le taux de suroccupation a Ă©tĂ© beaucoup plus Ă©levĂ© selon un membre du personnel, 1100 personnes Ă©taient emprisonnĂ©es au dĂ©but des annĂ©es quatre-vingt dix. Toutefois, aujourd’hui, la grande majoritĂ© des cellules prĂ©vues pour une personne 10 m2 comportent trois couchettes et donc trois dĂ©tenus. Cette population se compose aussi de 177 Ă©trangers, soit 33 % du total reprĂ©sentant 39 nationalitĂ©s en majoritĂ© originaires du Maghreb et de l'Europe de l'Est. La zone de dĂ©tention est Ă  l'image du reste de l'Ă©tablissement qui date, on l’a indiquĂ©, de la fin du XIXĂšme siĂšcle, et de ce fait, malgrĂ© des travaux de remise en Ă©tat, les conditions de dĂ©tention se sont dĂ©gradĂ©es au fil du temps. La surpopulation permanente que connaĂźt cette maison d'arrĂȘt ne fait qu'accroĂźtre les difficultĂ©s, notamment en raison de la dĂ©gradation et du vieillissement accĂ©lĂ©rĂ© des Ă©quipements et installations. De surcroĂźt, l'incertitude qui rĂšgne sur le devenir de la structure ne facilite pas les investissements en effet, un projet de reconstruction de l’établissement dans la plaine du Var a longtemps Ă©tĂ© mis Ă  l’étude. Selon les responsables de l’établissement, ce projet est aujourd’hui abandonnĂ©. Mais il ne fait aucun doute que ce projet alternatif a trop longtemps dispensĂ© l’administration de rĂ©aliser les travaux nĂ©cessaires. A cet Ă©gard, on doit relever le trĂšs mauvais Ă©tat du rĂ©seau des eaux usĂ©es ainsi que du rĂ©seau Ă©lectrique qui ne rĂ©pondent plus aux besoins de la collectivitĂ©, entraĂźnant de ce fait des risques pour les usagers. Ces risques ne sont nullement imaginaires lors de sa derniĂšre visite, la commission de sĂ©curitĂ© a Ă©mis un avis dĂ©favorable Ă  la poursuite de l'activitĂ© de l’établissement. Des travaux ont cependant Ă©tĂ© faits dans les installations sanitaires, puisque la visite a permis de vĂ©rifier que les installations de douches sont en bon Ă©tat gĂ©nĂ©ral et suffisantes bien que collectives, et que le cloisonnement des sanitaires est effectif dans les cellules. De mĂȘme quelques travaux urgents ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s sur les rĂ©seaux Ă©lectriques et les Ă©vacuations. 6 Selon les documents produits par la direction de l’établissement, le nombre de place de semi-libertĂ© varie 48 places selon le rapport d’activitĂ© 2007, 46 places selon le document remis aux contrĂŽleurs avant la visite de l’établissement. 7 Les contrĂŽleurs ont tout de mĂȘme constatĂ© que beaucoup de vitrages manquaient aux fenĂȘtres. Ces manques seraient dus Ă  l'action des dĂ©tenus au cours de l'Ă©tĂ© qui en raison de la chaleur, les ont cassĂ©s pour donner plus d'aĂ©ration dans la cellule. L'hiver s'annonçant, l'administration doit se prĂ©occuper de remĂ©dier Ă  cet Ă©tat de choses, d'autant que le chauffage est mis en fonctionnement alors que de nombreux locaux ne sont donc pas entiĂšrement clos. La visite des cellules a permis de s'assurer que celles-ci, bien que sommairement Ă©quipĂ©es pour recevoir plusieurs personnes, ne sont pas en mauvais Ă©tat gĂ©nĂ©ral, si ce n'est qu'elles mĂ©riteraient d'ĂȘtre repeintes ou rĂ©habilitĂ©es. On note toutefois l'absence frĂ©quente du miroir et de la tablette au-dessus du lavabo. Faute de place, il n’existe toujours qu’un placard et deux tabourets pour trois dĂ©tenus le troisiĂšme doit donc rester le plus souvent couchĂ© sur un des lits superposĂ©s dont l’espace est, en particulier pour le lit intermĂ©diaire, singuliĂšrement rĂ©duit en hauteur. Les entretiens ont permis de relever l’importance des fuites de canalisations, notamment pour les toilettes. Les portes des cellules comportent naturellement la serrure et l’Ɠilleton en bon Ă©tat. Elles ont aussi un lourd verrou en haut et en bas un dĂ©tenu indique combien ces verrous-lĂ , inutiles en soi, contribuent Ă  miner son moral. Toutefois, la direction rappelle d’une part, que les verrous ont leur utilitĂ© lorsque la serrure est en rĂ©paration, d’autre part, que le verrouillage est systĂ©matique la nuit. Les rĂšgles d'affectation au sein d'un bĂątiment DĂšs la fin des opĂ©rations d'Ă©crou et de fouille, la personne arrivante de sexe masculin est dotĂ©e de son paquetage et conduite au quartier arrivant bĂątiment D, rez-de-chaussĂ©e oĂč elle est placĂ©e seule en cellule, dans les conditions prĂ©cĂ©demment dĂ©crites. Comme indiquĂ© ; il n'y a pas de commission formelle d'affectation pour les sortants du quartier arrivant. Au cours de la rĂ©union de rapport quotidien tenue par la directrice de dĂ©tention, ceux qui sont connus pour avoir Ă©tĂ© dĂ©jĂ  incarcĂ©rĂ©s dans cet Ă©tablissement et qui ne posent pas de soucis sont affectĂ©s directement au cours de ce rapport. Pour ceux pour lesquels existent des interrogations quant Ă  leur personnalitĂ© ou autre, la dĂ©cision est prise Ă  l'issue de la commission de prĂ©vention du suicide qui rĂ©unit les mercredis aprĂšs midi tous les intervenants concernĂ©s avec les services mĂ©dico-sociaux. Sont aussi Ă©voquĂ©s au cours de cette commission les cas des dĂ©tenus en hospitalisation de jour et leur rĂ©affectation. Cette procĂ©dure a Ă©tĂ© mise en place au cours du mois de septembre 2008. Selon que la personne est en exĂ©cution de peine ou en dĂ©tention provisoire, elle sera affectĂ©e ensuite au bĂątiment des condamnĂ©s ou Ă  celui des prĂ©venus. Cette sĂ©paration est effective depuis septembre 2007. Au quartier des femmes, cette diffĂ©renciation se marque dans la rĂ©partition des cellules. La gestion des dĂ©tenus dans chaque bĂątiment de dĂ©tention est de la responsabilitĂ© de l'officier chef du bĂątiment assistĂ© d'un premier surveillant. C'est lui qui, au vu des requĂȘtes des 8 dĂ©tenus, procĂšde aux auditions et changements de cellules s'il y a lieu. Ces changements sont validĂ©s dĂšs le lendemain par le chef d'Ă©tablissement. A cet Ă©gard, il faut noter la mise en place depuis peu d'une traçabilitĂ© totale du parcours en dĂ©tention, puisque dĂ©sormais tous les Ă©crits adressĂ©s Ă  la direction ou Ă  l'encadrement et toutes les requĂȘtes avec les rĂ©ponses apportĂ©es, sont archivĂ©s dans un classeur spĂ©cifique situĂ© au secrĂ©tariat de la dĂ©tention. Compte tenu de l'Ă©tat d'encombrement et de la promiscuitĂ© des personnes, les demandes sont relativement nombreuses malgrĂ© le peu de possibilitĂ©s de changement. C'est ainsi que le 2Ăšme Ă©tage du bĂątiment A, le plus chargĂ© avec 77 prĂ©sents, constitue, aux dires des responsables, un deuxiĂšme lieu d'observation aprĂšs le quartier arrivants » avant que les dĂ©tenus puissent accĂ©der au 1er Ă©tage ou au rez-de-chaussĂ©e, moins encombrĂ©s et rĂ©servĂ©s aux travailleurs. Cette situation est source de difficultĂ©s avec des dĂ©tenus jeunes qui peuplent en majoritĂ© ce second Ă©tage, et qui pour la plupart ne bĂ©nĂ©ficient d'aucune activitĂ© autre que la promenade quotidienne de 2h30. Cette situation est Ă  mettre en rapport avec la faible quantitĂ© de travail et d’autres activitĂ©s, sur laquelle on reviendra ci-aprĂšs elle se traduit par des listes d’attente et beaucoup indiquent qu’ils finissent par abandonner des demandes qui restent insatisfaites. Ce contexte entraĂźne des tensions entre dĂ©tenus et les cas de violence, racket et asservissement ne sont pas rares. C'est ainsi que les contrĂŽleurs ont rencontrĂ© en cellule des dĂ©tenus qui ne sortent plus dans la cour de promenade, Ă  la suite de tentatives de racket, notamment pour l'accĂšs au tĂ©lĂ©phone. Les effets vestimentaires sont aussi l'objet de convoitises assidues. Les entretiens menĂ©s avec diffĂ©rents interlocuteurs font Ă©galement ressortir une grande facilitĂ© de la part du SMPR Ă  octroyer des calmants et autres substances aptes Ă  assurer la tranquillitĂ© des individus. Le temps de la visite n'a pas permis d’effectuer de constats aussi prĂ©cis de la situation au sein du bĂątiment B, oĂč sont incarcĂ©rĂ©s les prĂ©venus. Toutefois, les entretiens que nous avons pu avoir n'ont pas fait ressortir de difficultĂ©s particuliĂšres dans ce bĂątiment, les prĂ©venus Ă©tant rĂ©partis de fait selon la nature du dĂ©lit alors qu’il est indiquĂ© par ailleurs qu’il n’existe aucun quartier » vouĂ© Ă  l’hĂ©bergement des dĂ©linquants sexuels et par affinitĂ©, ce qui amĂ©liore le climat entre dĂ©tenus dans les cellules. L'isolement Il n'existe pas de quartier d'isolement indĂ©pendant. Seules deux cellules situĂ©es Ă  l’entrĂ©e de la zone disciplinaire permettent de remplir cet office, mais elles ne sont, a-t-on dit aux contrĂŽleurs, que ponctuellement utilisĂ©es et seulement pour des cas particuliers liĂ©s Ă  la sĂ©curitĂ© des personnes. 9 Les dĂ©tenus Ă  isoler sont adressĂ©s Ă  d'autres Ă©tablissements. Le quartier des femmes SituĂ© Ă  l'Ă©cart du reste de la dĂ©tention, il comprend 15 cellules dont une rĂ©servĂ©e aux mĂšres accompagnĂ©es d'un enfant. Une cellule est affectĂ©e plus spĂ©cifiquement aux jeunes majeures elles Ă©taient trois lors de notre visite. Le jour de la visite, l'effectif prĂ©sent Ă©tait de 36 personnes pour une capacitĂ© de 39 places7. Il convient de noter qu'une dĂ©tenue Ă©tait hospitalisĂ©e et venait d'accoucher la veille de la visite. La rĂ©intĂ©gration, le samedi 15 novembre, devait se faire dans la cellule mĂšre-enfant qui est constituĂ©e de deux cellules ordinaires dont la cloison sĂ©parative a Ă©tĂ© supprimĂ©e. Ce local a paru, lors de la visite, correctement Ă©quipĂ© et relativement accueillant prĂ©sence de jouets de bĂ©bĂ© et d’un parc lors de la visite. Cette zone est placĂ©e sous la responsabilitĂ© d'un premier surveillant qui se retrouve seul face Ă  la collectivitĂ© fĂ©minine des surveillantes et des dĂ©tenues, mĂȘme s'il lui arrive de recevoir la visite de son supĂ©rieur hiĂ©rarchique. Cette situation n’est pas inĂ©dite et dure depuis plusieurs annĂ©es son prĂ©dĂ©cesseur Ă©tait dans une situation identique. Mais elle peut engendrer un sentiment de relative solitude, d’autant plus que le quartier est relativement Ă  l’écart des autres zones de la dĂ©tention. C'est ce responsable qui rĂšgle les affectations et les mouvements de cellule, de mĂȘme que les incidents qui peuvent se produire avec ou entre les dĂ©tenues. Il reçoit Ă©galement les requĂȘtes des dĂ©tenues et pratique les audiences qui relĂšvent de son niveau. Les dĂ©tenues ont accĂšs Ă  diverses activitĂ©s travail, Ă©cole, activitĂ©s crĂ©atives et ludiques. Le projet de formation professionnelle voir ci-aprĂšs prĂ©voit une rĂ©habilitation intĂ©rieure du quartier elle apparaĂźt trĂšs nĂ©cessaire Ă  en juger par l’absence des gaines qui dissimulent et protĂšgent les diffĂ©rentes canalisations, et les peintures qui se dĂ©gradent dans les locaux. Par ailleurs, il existe aussi un local buanderie au rez-de-chaussĂ©e. Il est actuellement inoccupĂ© par suite de panne de la machine Ă  laver qui ne peut ĂȘtre remplacĂ©e, nous a-t-on dit, faute de financement. La direction fait valoir qu’à la suite de la visite, elle a Ă©tĂ© remplacĂ©e. Enfin lors d’une de leurs visites au quartier, Ă  l’heure du repas, les contrĂŽleurs ont constatĂ© que des barquettes de plats et des produits laitiers restaient sur une table de la coursive. 7 Dans le document fourni avant la visite, la capacitĂ© thĂ©orique du quartier femmes est de 44 places dont une cellule disciplinaire. Dans ces observations, la direction fait valoir que le quartier femmes dispose d’une capacitĂ© thĂ©orique de 39 places. 10 La semi-libertĂ© SituĂ© dans l'enceinte de l'Ă©tablissement, le quartier de semi-libertĂ© constitue une entitĂ© particuliĂšre indĂ©pendante de la dĂ©tention. Il comprend 23 cellules, dont l’une est affectĂ©e aux deux auxiliaires, pour 48 places. Le jour de la visite, 34 dĂ©tenus bĂ©nĂ©ficiaient d’une mesure de semi-libertĂ©. Le bĂątiment est placĂ© sous la responsabilitĂ© de deux premiers surveillants qui participent aussi aux extractions et transferts. Lorsqu’une extraction a lieu, un seul premier surveillant est prĂ©sent dans le bĂątiment. En apparence ce bĂątiment paraĂźt en bon Ă©tat gĂ©nĂ©ral. Toutefois, il faut noter l'existence d'odeurs remontant des canalisations d'Ă©vacuation trĂšs dĂ©gradĂ©es et la mauvaise qualitĂ© des Ă©quipements intĂ©rieurs qui ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s Ă  bas coĂ»t. Le jour de la visite, il n'y avait pas de semi-libre prĂ©sent. La rĂ©intĂ©gration se fait au plus tard Ă  18h45. Lors de leur arrivĂ©e, aprĂšs les opĂ©rations de contrĂŽle, les dĂ©tenus reçoivent leur repas et mangent seuls enfermĂ©s dans leur cellule. Hormis la cour de promenade, il n'y a pas de lieu collectif pour cuisiner par exemple ; l'Ă©tat des lignes Ă©lectriques ne supporte pas le branchement d'appareils tels que micro-ondes ou autres. Toutefois, l'administration fait en sorte que chaque cellule puisse bĂ©nĂ©ficier d'une plaque chauffante de faible puissance 250 w. La situation Ă  l'intĂ©rieur de l'enceinte ne facilite pas le dĂ©veloppement de la semi-libertĂ©, en particulier Ă  cause des contraintes d'horaire. C'est ainsi que les magistrats accordent ce rĂ©gime avec dispense de rĂ©intĂ©gration dans la plupart des cas, sauf pour les fins de semaine. Ce qui peut donner Ă  penser que ces conditions concurrencent la mesure de placement sous surveillance Ă©lectronique pour les sorties de prison. Il faut noter aussi qu'il n'y a pas de surveillance de nuit et qu'il n'y a pas non plus de bouton d'appel au service de nuit en cas de difficultĂ©. Il n’y a pas d’autre solution, en cas d’urgence, que de crier par la fenĂȘtre pour ĂȘtre entendu par le mirador le plus proche qui doit rĂ©percuter l’alerte au poste du rond point central. Comme le quartier est dans l’enceinte de la dĂ©tention, les personnes qui y sont affectĂ©s dĂ©posent leurs affaires dans un casier individuel placĂ© hors de la dĂ©tention, dans le sas d’entrĂ©e de l’établissement, tout prĂšs de la grande porte d’entrĂ©e. Enfin, il a Ă©tĂ© indiquĂ© aux contrĂŽleurs que le quartier n'avait jamais fait l'objet d'une visite du juge d’application des peines. L'hygiĂšne 11 Globalement l'hygiĂšne des locaux communs paraĂźt correctement assurĂ©e, qu'il s'agisse des douches que nous avons pu visiter, des salles ou bureaux pour les dĂ©tenus ou les personnels. La dĂ©ratisation et la dĂ©sinsectisation sont confiĂ©es Ă  une sociĂ©tĂ© spĂ©cialisĂ©e qui procĂšde Ă  des campagnes pĂ©riodiques. De l’avis de tous ceux qui ont plusieurs annĂ©es d’anciennetĂ©, la qualitĂ© des lieux a Ă©tĂ© sensiblement amĂ©liorĂ©e sur ce point on a dĂ©crit la dĂ©couverte d’un rat comme un Ă©vĂšnement devenu exceptionnel et les cafards ont trĂšs nettement diminuĂ© en nombre. Ce qui vaut Ă  l’intĂ©rieur des bĂątiments ne vaut pas nĂ©cessairement pour l’extĂ©rieur au cours des entretiens, il a Ă©tĂ© indiquĂ© que les rats y pullulaient la nuit. Lors de la soirĂ©e passĂ©e avec le service de nuit, il n'a pas Ă©tĂ© possible d'en apercevoir. En revanche, il a Ă©tĂ© aperçu au moins un chat
 En dĂ©tention, la propretĂ© est du ressort des dĂ©tenus classĂ©s au service gĂ©nĂ©ral. Pour cela ils reçoivent les produits nĂ©cessaires de l'administration. S'agissant de la propretĂ© en cellule, les dĂ©tenus reçoivent une dotation mensuelle de produits de nettoyage et de dĂ©sinfection produit pour sols et murs, eau de javel, dĂ©tergent...... Ils ont aussi la possibilitĂ© d'acheter en cantine hygiĂšne-entretien » un certain nombre de produits complĂ©mentaires pour l'hygiĂšne gĂ©nĂ©rale et corporelle notamment. Le bon de cantine y affĂ©rent leur est distribuĂ©. Les indigents qui n'ont pas la possibilitĂ© de cantiner reçoivent mensuellement la trousse rĂšglementaire fournie par l'administration. Il n'y a pas de machine Ă  laver Ă  la disposition des dĂ©tenus, pas plus dans le quartier hommes que dans le quartier femmes la machine Ă  laver en panne signalĂ©e plus haut ne semble pas ĂȘtre, en toute hypothĂšse, Ă  la disposition des dĂ©tenues bien qu’il y ait eu une indication officielle contraire donnĂ©e aux contrĂŽleurs8. Ceux-ci doivent laver le petit linge dans leur cellule. Il n’y a pas davantage de sĂšche-linge. Les indigents et les isolĂ©s sociaux ont la facultĂ© de pouvoir accĂ©der au vestiaire indigent pourvu par des dons. Toutefois il semblerait que ce vestiaire ne rĂ©ponde pas toujours aux besoins exprimĂ©s. Seul le quartier arrivants » dispose d’une machine Ă  laver et d’un sĂšche-linge installĂ©s dans la coursive qui ne peuvent ĂȘtre utilisĂ©s que par les indigents. Les effets personnels peuvent aussi ĂȘtre Ă©changĂ©s Ă  l'occasion d'un parloir contre du linge propre qui est remis aprĂšs vĂ©rification. Les draps sont changĂ©s tous les 15 jours. Les couvertures remises par les dĂ©tenus libĂ©rĂ©s ou transfĂ©rĂ©s sont systĂ©matiquement nettoyĂ©es avant rĂ©emploi. Pour les autres, il ne semble qu’aucune mesure particuliĂšre n’est prise. Aucune pĂ©riodicitĂ© n’est, en toute hypothĂšse, dĂ©terminĂ©e pour le nettoyage. 8 En rĂ©ponse au rapport de constat, la direction prĂ©cise que la machine Ă  laver sert uniquement aux vĂȘtements de travail des dĂ©tenues ateliers et service gĂ©nĂ©ral. 12 Les fenĂȘtres de cellules sont toutes Ă©quipĂ©es de caillebotis, ce qui limite considĂ©rablement les projections par les fenĂȘtres. NĂ©anmoins, il a Ă©tĂ© constatĂ© que les pieds de bĂątiments Ă©taient encombrĂ©s de dĂ©tritus qui, d’évidence, Ă©taient lĂ  depuis plusieurs jours. De mĂȘme, les surfaces entre les bĂątiments A et D notamment auraient supportĂ© d’ĂȘtre nettoyĂ©es des herbes folles. Il nous a Ă©tĂ© dit que les dĂ©tenus surpris Ă  dĂ©tĂ©riorer les caillebotis ou Ă  jeter quelque chose par les fenĂȘtres faisaient l'objet de poursuites disciplinaires. La restauration Depuis 2000, Ă  la suite d'une inspection sanitaire, la cuisine de l'Ă©tablissement est purement et simplement fermĂ©e et transformĂ©e en lieu de remise en tempĂ©rature, la production Ă©tant concĂ©dĂ©e Ă  une sociĂ©tĂ© de restauration qui livre en liaison froide. Ce lieu est placĂ© sous la responsabilitĂ© d'un technicien de la sociĂ©tĂ© et d'un adjoint technique de l'administration, cinq dĂ©tenus y Ă©tant employĂ©s pour les manutentions, rĂ©chauffage et nettoyage. Il est Ă©quipĂ© de chambres froides et de fours de rĂ©chauffage, ainsi que des chariots et matĂ©riels de service. Lors de la visite, l'impression ressort que cette zone situĂ©e Ă  l'Ă©cart de la dĂ©tention est laissĂ©e en dĂ©shĂ©rence. La cuisine a bien Ă©tĂ© dĂ©montĂ©e mais les lieux sont restĂ©es en l'Ă©tat demi cloisons volantes pour sĂ©parer les espaces, ventilation inopĂ©rante, carrelages trĂšs dĂ©tĂ©riorĂ©s, mĂȘme si l'on peut constater quelques reprises. Il n’y a pas de chauffage les convecteurs sont hors service et il n’y a pas d'installation Ă©lectrique autre que celle nĂ©cessaire aux Ă©quipements de froid et de chaud. Il en est de mĂȘme pour le magasin des cantines situĂ© Ă  proximitĂ© c'Ă©tait auparavant le magasin Ă  vivres, qui bĂ©nĂ©ficie de seulement trois prises de faible puissance pour brancher tous les appareils de gestion et d'impression. Les convecteurs sont eux lĂ  aussi hors service et l'installation Ă©lectrique insuffisante. LĂ  non plus les locaux ne sont pas chauffĂ©s. Le bureau du responsable est situĂ© Ă  mi hauteur du bĂątiment sur un plancher construit en caillebotis. Il est Ă©vident que ce local a davantage l'allure d'un chantier que d'un bureau administratif. Seuls çà et lĂ  quelques panneaux de sĂ©paration de produits, rĂ©cupĂ©rĂ©s sur des palettes, font office de plancher pour pouvoir y poser chaises et bureaux. S'agissant des repas, ils sont prĂ©parĂ©s et stockĂ©s dans les normes, et il n'a pas Ă©tĂ© fait Ă©tat de difficultĂ©s sanitaires. Les portions sont servies en barquettes individuelles scellĂ©es et transportĂ©es dans des conteneurs isothermes. NĂ©anmoins le temps du service est long sur les coursives et les derniers servis mangent froid ou chaud Ă  contrario des prescriptions. Les discussions avec les dĂ©tenus font ressortir une insatisfaction sur le manque de saveur et l'insuffisance des portions, dont pourtant, il a Ă©tĂ© dit aux contrĂŽleurs que le grammage a Ă©tĂ© relevĂ© par deux fois. De fait le jour de la visite Ă  la cuisine le plat principal Ă©tait composĂ© d'une darne de poisson et de riz. La quasi-totalitĂ© est revenue en fin de service. La prĂ©occupation de respecter 13 certains usages religieux est mal ressentie par ceux qui n’y sont pas astreints jamais de porc, sauf dix Ă  douze fois par an
 ». On fait Ă©tat aussi de la pauvretĂ© du repas de NoĂ«l, dont le seul signe distinctif est un petit gĂąteau en forme de sapin. Les dĂ©tenus compensent en cantinant des denrĂ©es qu'ils cuisinent eux-mĂȘmes Ă  l'aide de plaques chauffantes de faible puissance vendues Ă©galement en cantine. Dans ces conditions, il ne peut guĂšre ĂȘtre question d'Ă©quilibre diĂ©tĂ©tique. Le jour de la visite, 46 dĂ©tenus bĂ©nĂ©ficiaient d'un rĂ©gime alimentaire prescrit par l'UCSA. Les rĂ©gimes religieux sont par ailleurs pris en compte sur simple dĂ©claration ou au moment des fĂȘtes religieuses. C'est le cas en particulier pour les dĂ©tenus de religion musulmane. La cantine Aux dires des dĂ©tenus, la cantine est assez variĂ©e et rĂ©pond aux besoins gĂ©nĂ©raux d'une population hĂ©tĂ©rogĂšne. Plus de 530 produits y figuraient en 2007. Au-delĂ  de la cantine arrivant et de la cantine ordinaire, il existe aussi des cantines spĂ©cifiques pour les fĂȘtes religieuses de diffĂ©rentes confessions, pour les produits solaires, chaussures, jeux, etc... Les produits courants font l'objet de marchĂ©s auprĂšs de grossistes et sont vendus avec un bĂ©nĂ©fice de 4 % prĂ©vu par la rĂšglementation, ce qui Ă©quivaut selon l'administration aux prix pratiquĂ©s dans les grandes surfaces. Tel n'est pas l'avis des dĂ©tenus qui, se fondant peut-ĂȘtre sur les campagnes promotionnelles et les prix pratiquĂ©s par les magasins hard-discount », considĂšrent que la cantine pratique des prix prohibitifs. Enfin, dans les listes figurent des produits qui sont proposĂ©s depuis trĂšs longtemps, et certains souhaiteraient une Ă©volution dans les propositions afin d’en accroĂźtre l'attrait. L’ordre dans l’établissement Les contrĂŽles L’établissement dispose d’une unique entrĂ©e pour les piĂ©tons et les vĂ©hicules voitures et deux roues. Les personnes entrant dans l’établissement justifient de leur identitĂ© auprĂšs d’un agent qui remet un badge visiteur ou un badge nominatif pour les intervenants Ă©ducateurs de la protection judiciaire de la jeunesse, les personnels du SMPR et de l’UCSA
. 14 Deux portiques sont disposĂ©s au-delĂ  de la cour d’entrĂ©e l’un pour les personnels et intervenants avant l’entrĂ©e en dĂ©tention et l’autre pour les personnes se rendant aux parloirs. La sensibilitĂ© du premier semble plus grande que celui permettant l’accĂšs aux parloirs. En cas de dĂ©clenchement du portique, les agents en poste disposent d’un dĂ©tecteur manuel. les contrĂŽles avant l’entrĂ©e en dĂ©tention Les contrĂŽleurs n’ont constatĂ© aucun dysfonctionnement dans le contrĂŽle Ă  l’entrĂ©e en dĂ©tention. Les agents en poste ont fait preuve d’un grand professionnalisme avec les contrĂŽleurs. Les contrĂŽles avant l’accĂšs aux parloirs L’identitĂ© des personnes se rendant aux parloirs est contrĂŽlĂ©e une premiĂšre fois, rapidement, Ă  l’entrĂ©e de l’établissement, lors de l’appel effectuĂ© par un surveillant puis au niveau du portique, par les surveillants disposant des permis de visite accompagnĂ©s de photos d’identitĂ© homologuĂ©es du titulaire. En l’absence de fixation au sol, le portique d’entrĂ©e semble se dĂ©rĂ©gler rĂ©guliĂšrement. Une note interne affichĂ©e dans le hall d’entrĂ©e prĂ©cise que les personnes ayant une prothĂšse doivent en justifier par la production d’un certificat mĂ©dical et sont soumis au dĂ©tecteur manuel. Il est indiquĂ© aux contrĂŽleurs que ce dispositif exceptionnel est aussi appliquĂ© aux personnes porteuses d’un pacemaker et que, dans ces deux hypothĂšses, les parloirs ont lieu sans dispositif de sĂ©paration. Face aux risques de dissimulation d’objet, les personnes munies d’une cane ou de bĂ©quilles doivent les dĂ©poser Ă  proximitĂ© des casiers. Des bĂ©quilles appartenant Ă  la maison d’arrĂȘt leur sont remises. Lors de la visite, les contrĂŽleurs n’ont pu vĂ©rifier l’application de ces directives du chef d’établissement. Le contrĂŽle des dĂ©tenus en semi-libertĂ© Le contrĂŽle biomĂ©trique se fait au greffe. Des casiers sont Ă  disposition des dĂ©tenus en semi-libertĂ© afin qu’ils y dĂ©posent les objets interdits dans l’enceinte de l’établissement tĂ©lĂ©phone portable 
. Selon une note de service du 11 dĂ©cembre 2007, les dĂ©tenus en semi-libertĂ© sont soumis au passage sous le portique puis Ă  une fouille intĂ©grale. les fouilles Ă  corps Les fouilles intĂ©grales des dĂ©tenus ont notamment lieu 15 avant - aprĂšs les parloirs famille » et avocat » ; une fouille par palpation a lieu le parloir ; Ă  l’arrivĂ©e au quartier disciplinaire ; avant rĂ©intĂ©gration au quartier de semi-libertĂ© ; avant les transferts ; Ă  l’aller et au retour d’une extraction hospitaliĂšre ; de maniĂšre alĂ©atoire, au retour des promenades. Une note de service du 10 novembre 2008 rappelle aux responsables de bĂątiment la nĂ©cessitĂ© d’ordonner deux fouilles Ă  corps quotidiennement, de maniĂšre alĂ©atoire, dans leur bĂątiment. Ils les consignent dans un cahier ouvert Ă  cet effet et visĂ© par la directrice de la dĂ©tention. Les incidents et la discipline La liste des incidents survenus en 2008 a Ă©tĂ© fournie par la direction de l’établissement. Ce document fait Ă©tat de 6 non rĂ©intĂ©gration du quartier de semi-libertĂ© Ă©vasions 16 agressions sur le personnel 8 agressions en 2007 156 tentatives de suicides ou suicides de janvier Ă  octobre 111 en 2007 il nous est nĂ©anmoins prĂ©cisĂ© qu’il n’est pas toujours aisĂ© d’isoler les vĂ©ritables » tentatives de suicide des automutilations. * dont 26 tentatives de pendaison 23 en 2007 dont 13 au quartier disciplinaire * dont 2 dĂ©cĂšs par pendaison 3 en 20079 l’un des dĂ©tenus avait dĂ©jĂ  tentĂ© de se suicider par pendaison la veille. 3 incidents collectifs incitation au non retour en cellule, blocage de la serrure de la cellule 7 incendies de cellules 4 en 2007 dont 5 au quartier disciplinaire et 1 au quartier femmes. La commission de prĂ©vention du suicide La commission de prĂ©vention du suicide se rĂ©unit chaque semaine en vue de l’affectation des nouveaux arrivants et d’échanges sur les risques potentiels de certains dĂ©tenus. La rĂ©union hebdomadaire de la commission se tenait le premier jour de la visite des contrĂŽleurs. Un contrĂŽleur y a assistĂ©. Elle a regroupĂ© neuf personnes La directrice de la dĂ©tention 1, Le chef de dĂ©tention et son adjoint 2, Le chef du bĂątiment des condamnĂ©s 1, Le responsable des activitĂ©s, du travail et de la formation 1, Une conseillĂšre d’insertion et de probation du SPIP 1, 9 Le rapport d’activitĂ© fait Ă©tat de trois suicides par pendaison en cellule. Un quatriĂšme suicide est survenu par ingestion mĂ©dicamenteuse. 16 Une infirmiĂšre de l’UCSA 1, Une psychiatre et une infirmiĂšre psychiatrique du SMPR 2. D’une durĂ©e de 1h30 environ, la rĂ©union avait pour objet d’examiner 109 dossiers relevant de 4 catĂ©gories possibles. Les 3 premiĂšres catĂ©gories relevaient de l’un des critĂšres de prĂ©vention possible du risque suicidaire. 93 dossiers relevaient de ces 3 catĂ©gories. Certains d’entre eux concernaient des dĂ©tenus pouvant relever en mĂȘme temps de plusieurs catĂ©gories. La 4Ăšme catĂ©gorie concernait les 16 dĂ©tenus arrivĂ©s dans l’établissement la semaine prĂ©cĂ©dente. La ventilation entre ces 4 catĂ©gories est la suivante 1. Les dĂ©tenus mis en surveillance spĂ©ciale » - 18 dossiers au total examinĂ©s en 45 minutes. 2. Les dĂ©tenus Ă  ne pas mettre en cellule seuls » - 22 dossiers au total examinĂ©s en 15 minutes. 3. Les dĂ©tenus faisant l’objet de trouble du comportement » - 53 dossiers au total examinĂ©s en 15 minutes. 4. Les nouveaux dĂ©tenus arrivĂ©s au cours des huit derniers jours - Ils Ă©taient au nombre de 16 1 arrivĂ© le Mercredi, 2 le jeudi, 6 le vendredi, 4 le lundi, 1 le mardi, 2 le mercredi. L’examen de leur situation a durĂ© 15 minutes. L’examen de chaque cas avait donnĂ© lieu Ă  une instruction prĂ©alable dont le rĂ©sultat Ă©crit avait Ă©tĂ© portĂ© Ă  la connaissance de chaque membre de la commission, et faisant apparaĂźtre, pour chaque dĂ©tenu, les faits importants ou les indications significatives propres Ă  sa situation. Chaque cas donne ensuite lieu Ă  une discussion croisĂ©e entre les membres de la commission. Cette discussion est destinĂ©e Ă  arrĂȘter la dĂ©cision la plus appropriĂ©e et les consignes de travail qui en dĂ©coulent. LancĂ©e et conclue par la directrice de la dĂ©tention, cette discussion collective s’appuie essentiellement sur les Ă©lĂ©ments d’ordre mĂ©dical donnĂ©s par les membres du personnel mĂ©dical. Elle est complĂ©tĂ©e de maniĂšre naturelle par les personnels de surveillance et la conseillĂšre d’insertion qui apportent +de maniĂšre complĂ©mentaire leurs constatations, leurs tĂ©moignages ou leurs avis sur le cas examinĂ©. Un peu moins de la moitiĂ© des cas donne lieu Ă  un examen rapide. L’autre Ă  un examen soutenu, voire approfondi ou trĂšs approfondi pouvant varier de 2 Ă  7 minutes. Les Ă©changes entre les membres de la commission sont ouverts, libres et confiants. Il y a manifestement un esprit de partage qui est servi par une bonne qualitĂ© de mĂ©moire collective dont chacun bĂ©nĂ©ficie clairement et qui est mis au service d’une meilleure prise en charge des dĂ©tenus. 17 L’enquĂȘte et la poursuite des incidents disciplinaires Suite Ă  la rĂ©daction du compte-rendu d’incident par le surveillant victime ou tĂ©moin, la directrice de la dĂ©tention prend soit une dĂ©cision de classement sans suite simple ou avec admonestation soit demande une enquĂȘte. Cette enquĂȘte est rĂ©alisĂ©e par le premier surveillant du quartier disciplinaire. Au vu de cette enquĂȘte, la directrice de la dĂ©tention peut classer sans suite ou dĂ©cider de la comparution du dĂ©tenu devant la commission disciplinaire. La commission disciplinaire Un contrĂŽleur a assistĂ© Ă  une commission de discipline le jeudi 13 novembre Ă  14heures. Deux commissions disciplinaires ont lieu chaque semaine. Une troisiĂšme peut se rĂ©unir afin que le dĂ©lai de 48 heures pour statuer sur la sanction disciplinaire suite Ă  un placement en quartier disciplinaire en prĂ©vention soit respectĂ©. Cette commission est prĂ©sidĂ©e par la directrice de dĂ©tention les dĂ©lĂ©gations de compĂ©tence signĂ©e du directeur de l’établissement sont affichĂ©es dans la salle. Elle est en outre composĂ©e du chef de la dĂ©tention et d’une secrĂ©taire de dĂ©tention. La sĂ©curitĂ© est assurĂ©e par deux surveillants. En 2007, la commission a prononcĂ© 230 sanctions disciplinaires dont 160 placements en quartier disciplinaire et 35 relaxes. 97 d’entre elles ont Ă©tĂ© assorties d’un sursis simple. A noter aussi l’importance des dĂ©classements selon le rapport d’activitĂ©, deux ont Ă©tĂ© prononcĂ©s. Mais selon un dĂ©tenu, si on dit la moindre chose, on dĂ©classe ». Lors de la commission du 13 novembre, deux dĂ©tenus ont comparu pour des faits de violences sur un codĂ©tenu, les premiers au sein de la salle de musculation, l’autre dans la cour de promenade. Dans les deux cas, la commission a procĂ©dĂ© Ă  l’audition de la victime. Dans le premier cas, une mesure prĂ©ventive a Ă©tĂ© prise avant que la commission ne se rĂ©unisse, Ă  savoir le changement de cellule de la victime. La mise Ă  disposition du dossier et l’entretien de l’avocat avec son client avant la commission dans des box situĂ© Ă  l’entrĂ©e du quartier disciplinaire ne semblent pas poser de difficultĂ© particuliĂšre. Les faits de violences entre codĂ©tenus ou sur des surveillants sont systĂ©matiquement transmis au parquet du tribunal de grande instance de Nice. Le plus souvent, les faits font l’objet d’un classement sans suite sauf cas grave ex jugement en comparution immĂ©diate des dĂ©tenus ayant violemment frappĂ© un codĂ©tenu avec un pied de table dans les douches. La direction de l’établissement conduit des discussions avec le parquet de Nice pour que les surveillants victimes de violences ne soient pas contraints de porter plainte auprĂšs du commissariat situĂ© dans le quartier de l’Ariane. A l’issue de la commission, le SMPR et l’UCSA sont avisĂ©s des placements en quartier disciplinaire. 18 Chaque dĂ©tenu qui comparaĂźt devant la commission descend avec ses affaires. A l’issue de son placement au quartier disciplinaire, le dĂ©tenu ne rĂ©intĂšgre pas systĂ©matiquement sa cellule. La directrice de dĂ©tention indique que la commission pratique le fractionnement du placement en quartier disciplinaire pour les dĂ©tenus fragiles sur avis mĂ©dical du SMPR. Le quartier disciplinaire de dĂ©tention hommes Dans un premier temps, le rapport de constat indiquait que le quartier disciplinaire comportait deux cellules d’isolement et sept cellules disciplinaires ». La direction fait valoir que neuf cellules sont dĂ©volues au placement en quartier disciplinaire. Les cellules d’isolement Comme indiquĂ© prĂ©cĂ©demment, ces cellules ne sont pas, selon les informations qui sont donnĂ©es, utilisĂ©es compte tenu de leur Ă©tat gĂ©nĂ©ral de vĂ©tustĂ© et de leur emplacement. De ce fait, les deux dĂ©tenus particuliĂšrement signalĂ©s prĂ©sents lors de notre visite sont affectĂ©s dans d’autres quartiers. De mĂȘme, les dĂ©tenus condamnĂ©s ou prĂ©venus des actes de dĂ©linquance sexuelle sont situĂ©s respectivement au rez-de-chaussĂ©e du bĂątiment A avec les travailleurs et au premier Ă©tage du bĂątiment B avec les dĂ©tenus Ă©trangers en situation irrĂ©guliĂšre. Les cellules disciplinaires Le 12 novembre, 6 dĂ©tenus Ă©taient prĂ©sents au quartier disciplinaire QD, tous pour des faits de violence entre dĂ©tenus. Deux Ă©taient seuls, dans deux petites cours sĂ©parĂ©es, en promenade, un troisiĂšme rentrait de la douche. La durĂ©e moyenne du placement au quartier disciplinaire varie entre 5 et 15 jours, mĂȘme si le personnel fait Ă©tat de sa conviction que des sanctions nettement plus longues, en particulier pour des agressions de dĂ©tenus, doivent subsister. A dĂ©faut de cellules disponibles, la sanction est exĂ©cutĂ©e ultĂ©rieurement. Le premier surveillant de ce quartier indique que les cellules ne peuvent ĂȘtre occupĂ©es que par un seul dĂ©tenu. Le personnel est dĂ©diĂ© au quartier disciplinaire et Ă  l’hĂŽpital de jour. Les deux surveillants prĂ©sents indiquent avoir Ă©tĂ© volontaires pour cette affectation. Les couloirs de ce quartier ont Ă©tĂ© repeints dans une couleur vive en 2000. Un local comprend une douche, dont l’eau est chaude lors de notre visite, et un lavabo. Trois cours de promenade de taille correcte sont situĂ©es Ă  l’extrĂ©mitĂ© du quartier disciplinaire. Les cellules comprennent un lit avec matelas, une chaise et une table fixĂ©es au sol, un lavabo et un WC. Elles sont pourvues d’un interphone permettant d’alerter le surveillant. Les cellules dans lesquelles nous sommes entrĂ©es disposent d’une fenĂȘtre en hauteur et d’une lampe de faible intensitĂ©. Un extracteur de fumĂ©e est prĂ©sent dans les cellules. Le chauffage des cellules est 19 assurĂ© par le passage de deux gros tuyaux courant le long du mur. Une patĂšre dans la coursive Ă  cĂŽtĂ© de la porte permet d’accrocher le peignoir nĂ©cessaire pour la douche. La fouille Ă  corps a lieu dans la cellule du dĂ©tenu en cas de placement en prĂ©vention ou dans l’une des cabines du quartier disciplinaire Ă  la suite de la commission disciplinaire. Ces cabines sont vitrĂ©es, l’une est opacifiĂ©e au trois quart de la hauteur et l’autre non. Le premier surveillant prĂ©cise que la cabine opacifiĂ©e est utilisĂ©e en prioritĂ©. Les dĂ©tenus placĂ©s au quartier bĂ©nĂ©ficient d’une promenade d’une heure et quart. Une autre promenade peut ĂȘtre octroyĂ©e par le responsable du quartier selon les possibilitĂ©s. En application du dĂ©cret du 10 juin 2008 article du code de procĂ©dure pĂ©nale, les dĂ©tenus du quartier disciplinaire bĂ©nĂ©ficient d’un parloir de trois quarts d’heure par semaine sans dispositif de sĂ©paration. L’usage des menottes se fait, sur dĂ©cision du responsable du quartier disciplinaire, pour aller chercher un dĂ©tenu violent ou Ă  titre prĂ©ventif lorsque l’intervention est programmĂ©e et qu’un risque particulier existe. La cellule disciplinaire de la maison d’arrĂȘt des femmes La cellule du quartier femme Ă©tant en dĂ©tention ordinaire ne comprend pas les mĂȘmes dispositifs. Elle comprend un lit avec matelas, une chaise et une table fixĂ©es au sol. Elle bĂ©nĂ©ficie d'un systĂšme d'appel Ă  la surveillance du quartier, prĂ©sente en permanence. La disposition de cette cellule laisse Ă  penser qu’il y fait trĂšs chaud en Ă©tĂ©. Lorsque plusieurs dĂ©tenues sont sanctionnĂ©es en mĂȘme temps, leur placement en cellule disciplinaire se fait successivement et parfois jusqu’à trois semaines aprĂšs leur passage devant la commission disciplinaire. L’usage des moyens de contrainte Une note de service ainsi que le formulaire que doit remplir le gradĂ© ayant menĂ© l’intervention a Ă©tĂ© remis aux contrĂŽleurs lors de la visite. En revanche, les contrĂŽleurs n’ont pas Ă©tĂ© en mesure de prendre connaissance des formulaires les plus rĂ©cents faisant Ă©tat d’un recours aux moyens de contrainte, bien que la demande ait Ă©tĂ© formulĂ©e lors de la visite. En rĂ©ponse au rapport de constat, la direction indique que ce formulaire est tombĂ© en dĂ©suĂ©tude. En l’absence de rapport et de formulaire faisant Ă©tat du recours aux moyens de contrainte, il est impossible d’avoir une vision de leur frĂ©quence et de leurs motifs. 20 ConsidĂ©rations d’ensemble On ne peut achever ces considĂ©rations sans relever que, si la situation des uns et des autres n’exclue pas les tensions, les relations entre la population sous main de justice et les personnels apparaissent relativement apaisĂ©es. Ici, note l’un des interlocuteurs extĂ©rieurs, qui a travaillĂ© dans un autre Ă©tablissement, surveillants et gradĂ©s sont accessibles ». Un gradĂ©, prĂ©cisĂ©ment, fait Ă©tat aussi du mĂȘme contraste par rapport Ă  un centre de dĂ©tention d’oĂč il vient et tĂ©moigne de sa volontĂ© de rĂ©gler les conflits Ă©ventuels par des relations calmes et une prĂ©sence assidue en dĂ©tention auprĂšs des personnes incarcĂ©rĂ©es, notamment auprĂšs des nouveaux arrivants ; les rĂ©clamations des dĂ©tenus la directrice de la dĂ©tention reçoit dix Ă  quinze lettres par jour paraissent avoir une suite, Ă©ventuellement sous forme d’audiences10. Les entretiens ont confirmĂ© ce sentiment. Toutefois, les surveillantes sont parfois critiquĂ©es en raison d’une attitude plus rigide » sur l’application du rĂšglement et surtout un gradĂ© a Ă©tĂ© mis en cause Ă  plusieurs reprises pour des rĂ©actions vives et mĂȘme brutales. Enfin il est fait grief Ă  certains d’appeler les dĂ©tenues par leur seul nom, sans le faire prĂ©cĂ©der de Madame’ ou Mademoiselle’. Cette maniĂšre de faire doit en effet ĂȘtre amĂ©liorĂ©e, son importance Ă©tant indĂ©niable. La prĂ©sence de l’encadrement est assurĂ©e aussi auprĂšs des surveillants de coursive ou des promenades, pour leur manifester un soutien11. Cet Ă©tat d’esprit semble partagĂ© parmi les responsables, autant que les contrĂŽleurs ont pu en juger, et insuffle par consĂ©quent aux surveillants une maniĂšre de travailler Ă  l’identique, en dĂ©pit des conditions de travail qui ne sont pas toujours enviables dans les bĂątiments les chambres de veille ne sont pas des modĂšles du genre, en particulier pour l’équipement sanitaire, dont certains Ă©lĂ©ments ont d’ailleurs Ă©tĂ© retirĂ©s ». Si les contrĂŽleurs ont entendu une rĂ©action vive d’un agent, sur le thĂšme on fait tout pour eux’ et pas assez pour nous’ », celle-ci ne paraĂźt pas ĂȘtre gĂ©nĂ©ralement partagĂ©e, ou du moins ne pas faire obstacle Ă  un travail aussi calme que possible. Il existe d’ailleurs un sentiment homologue chez certains dĂ©tenus, qui soutiennent qu’ici, c’est l’abus complet » ou encore qui pensent qu’on ne donne satisfaction qu’à ceux qui gueulent ». Quoiqu’il en soit, il est en revanche incontestable que, comme le relĂšve un dĂ©tenu, compte tenu des effectifs et des tĂąches, on demande trop aux surveillants ». 10 Un dĂ©tenu, calme et pondĂ©rĂ©, fait mention pourtant d’un problĂšme sĂ©rieux et indique qu’il n’a jamais Ă©tĂ© reçu en dĂ©pit de ses demandes. 11 La cour d’entrĂ©e de l’établissement, Ă  la fin du service de l’aprĂšs-midi, paraĂźt ĂȘtre un lieu d’échanges informels mais rĂ©guliers. 21 Le droit au maintien des liens familiaux et les autres droits Les visites La rĂ©glementation des visites La durĂ©e des visites a Ă©tĂ© portĂ©e de 30 Ă  45 minutes. ConformĂ©ment aux textes, les prĂ©venus bĂ©nĂ©ficient de trois parloirs par semaine et les condamnĂ©s d’un parloir. Le mardi, le mercredi et le vendredi, sept tours sont organisĂ©s Ă  compter de 8 heures. Afin de faire face aux demandes de visite le mercredi aprĂšs-midi, un tour supplĂ©mentaire est organisĂ© le mercredi aprĂšs-midi. En contrepartie, un tour a Ă©tĂ© supprimĂ© le mercredi matin. Le jeudi, cinq tours sont organisĂ©s au motif de la faible demande constatĂ©e par la direction ce jour-lĂ . Un parloir intĂ©rieur peut ĂȘtre organisĂ© le jeudi Ă  8 heures. Le samedi matin, deux tours sont organisĂ©s pour les condamnĂ©s. Trois tours sont rĂ©servĂ©s aux femmes le mardi Ă  8h, le mercredi Ă  13h15 et le vendredi Ă  8h. Aux dires de dĂ©tenus et de familles, le temps de parloir est respectĂ©. Le contrĂŽleur ayant suivi le cheminement des familles a fait le mĂȘme constat. Aucun parloir n’a lieu les jours fĂ©riĂ©s sans aucun report possible sur un jour ouvrable. De ce fait, les dĂ©tenues peuvent ĂȘtre limitĂ©es Ă  deux parloirs par semaine. Des doubles parloirs peuvent ĂȘtre autorisĂ©s deux fois par mois. La demande est formulĂ©e par le dĂ©tenu au chef de bĂątiment et soumise Ă  l’autorisation du responsable des parloirs. Le personnel dĂ©diĂ© aux parloirs comprend - un surveillant au sein du local d’accueil des familles, un autre au parloir avocat deux surveillants cĂŽtĂ© famille deux surveillants cĂŽtĂ© dĂ©tenu Le chef chargĂ© de la sĂ©curitĂ© est responsable de cette Ă©quipe. En cas d’absence de l’un des surveillants, il est fait appel Ă  un surveillant de la dĂ©tention. En cas d’impossibilitĂ©, les parloirs sont assurĂ©s par seulement trois surveillants. La maison d’arrĂȘt dispose de 21 boxes dont deux avec dispositif de sĂ©paration. Un parloir mĂ©diatique permet l’accueil de personnes avec des enfants famille ou Ă©ducateur de la PJJ ou de personnes handicapĂ©es. Une rampe d’accĂšs aux parloirs permet un accĂšs a priori aisĂ©. Les dĂ©lais de dĂ©livrance du permis de visite et la prise de rendez-vous 22 Les demandes de permis de visite concernant des condamnĂ©s sont dĂ©posĂ©es auprĂšs du surveillant prĂ©sent Ă  la Halte Saint Vincent local d’accueil des familles et les prises de rendezvous pour les parloirs se font dans ce mĂȘme local via une borne Ă©lectronique. Le surveillant prĂ©sent au sein du local d’accueil des familles indique que la plus ancienne demande de permis de visite pour un condamnĂ© date du 3 mars 2008, les enquĂȘtes prĂ©fectorales pouvant prendre de 2 Ă  6 mois. Il semble que les permis de visite dĂ©livrĂ©s par les autoritĂ©s judiciaires ne soient pas toujours lisibles car Ă©crit Ă  la main et comportent rĂ©guliĂšrement des erreurs nom du dĂ©tenu Ă  la place de la personne bĂ©nĂ©ficiant du permis, absence de numĂ©ro de CNI 
. Le premier rendez-vous et les rendez-vous des familles Ă©loignĂ©s peuvent ĂȘtre pris par tĂ©lĂ©phone. Les familles ont accĂšs Ă  une borne Ă©lectronique au sein du local famille. Les rendezvous peuvent ĂȘtre pris pour trois semaines consĂ©cutives, et au moins 48 heures avant la date du parloir. Si ce dĂ©lai permet au surveillant d’établir la liste des personnes autorisĂ©es Ă  se rendre au parloir en vue de sa transmission au responsable du parloir et les convocations remises aux dĂ©tenus, rien n’indique lors de la prise de rendez-vous Ă  la borne l’impossibilitĂ© de prendre un rendez-vous dans ce dĂ©lai de 48 heures. Par consĂ©quent, des familles indiquent n’avoir pu se rendre aux parloirs malgrĂ© la prĂ©sentation du ticket Ă©ditĂ© par la borne sur ce ticket figure la mention ce ticket n’est pas un justificatif ». Plusieurs personnes indiquent au contrĂŽleur que la borne est frĂ©quemment en panne. La prĂ©sence d’un surveillant dans le local d’accueil aux heures de parloirs permet aux familles en difficultĂ© de se faire aider pour la prise de rendez-vous Ă  la borne. En son absence, ce rĂŽle d’aide est confiĂ© dans certaines limites l’ñge avancĂ© des bĂ©nĂ©voles induisant leur manque de maĂźtrise des outils Ă©lectroniques aux bĂ©nĂ©voles de l’association la Halte Saint-Vincent. Le local d’accueil des familles Ce local se situe en face de la maison d’arrĂȘt. Il comprend deux piĂšces la premiĂšre avec des bancs et la seconde avec une grande table et des chaises. Un distributeur de boissons chaudes et un Ă©vier sont Ă  la disposition des familles dans un espace cuisine ». Entre 10 et 15 bĂ©nĂ©voles y interviennent. L’amplitude du temps de prĂ©sence de ces bĂ©nĂ©voles est plus large que celui du surveillant. Le local est fermĂ© une fois le dernier parloir terminĂ©. L’association met aussi Ă  la disposition de familles Ă©loignĂ©es un appartement 4 couchages + 1 lit enfant pour une durĂ©e maximale de cinq jours contre une contribution de 5 euros par jour et par personne. Selon la bĂ©nĂ©vole prĂ©sente, cet appartement est relativement vĂ©tuste. Les contrĂŽleurs ne se sont pas rendus dans cet appartement. 23 Le contrĂŽleur a constatĂ© l’absence d’affichage de la note prĂ©venant de la venue du contrĂŽle gĂ©nĂ©ral des lieux de privation de libertĂ©. Cette note aurait Ă©tĂ© affichĂ©e Ă  mĂȘme le mur malgrĂ© la prĂ©sence d’un panneau vitrĂ© mais elle aurait Ă©tĂ© arrachĂ©e. L’organisation des parloirs L’appel des personnes autorisĂ©es Ă  se rendre aux parloirs est effectuĂ© Ă  l’entrĂ©e de la maison d’arrĂȘt. Elles dĂ©posent ensuite leurs affaires dans des casiers fermĂ©s par un code le prix de la consigne est d’un euro et le linge propre apportĂ© dans un chariot. AprĂšs le passage sous le portique de sĂ©curitĂ©, les personnes se rendant aux parloirs sont enfermĂ©es pendant une vingtaine de minutes dans une salle. Cette salle comprend des bancs en nombre suffisant et une tĂ©lĂ©vision. Un surveillant nous a indiquĂ© que des informations relatives au dĂ©roulement des parloirs sont diffusĂ©es sur le tĂ©lĂ©viseur. Aucun magazine et aucun jouet ne sont Ă  la disposition des visiteurs. A la fin du parloir, les familles sont de nouveau enfermĂ©es dans cette salle le temps nĂ©cessaire Ă  la fouille intĂ©grale des dĂ©tenus. Le jour de la visite, les familles y sont restĂ©es 30 minutes. Les Ă©ducateurs de la PJJ accompagnant des enfants aux parloirs patientent dans le sas. L’existence d’une seule salle d’attente pour les familles semble problĂ©matique au regard de la sĂ©curitĂ© entre deux tours de parloirs, les familles entrant aux parloirs et celles qui en sortent se croisent inĂ©vitablement dans le petit sas conduisant aux parloirs. Au cours des parloirs, les deux surveillants en poste Ă  l’entrĂ©e des parloirs procĂšdent Ă  la fouille du linge propre dĂ©posĂ© par les familles. Une liste des vĂȘtements autorisĂ©s est affichĂ©e dans le local famille. La longueur des serviettes est rĂ©glementĂ©e moins de 100x60 cm avec une tolĂ©rance de quelques centimĂštres pour Ă©viter que lors du sĂ©chage en cellule, la serviette n’obstrue la vue du surveillant. Sont interdits les vĂȘtements Ă  capuche et de couleur bleue. Une veste ou des livres maximum 5 peuvent ĂȘtre dĂ©posĂ©s aprĂšs autorisation Ă©crite du chef de bĂątiment et de la direction. Lors du premier passage des contrĂŽleurs comme du second, le linge propre Ă©tait pliĂ© correctement aprĂšs avoir Ă©tĂ© fouillĂ©. Le linge refusĂ© est remis aux familles aprĂšs le parloir avec le linge sale fouillĂ© au prĂ©alable. Les personnes n’ayant pas encore obtenu de permis de visite peuvent dĂ©poser aux parloirs du linge propre le samedi matin. Les familles rencontrĂ©es ne font Ă©tat d’aucune difficultĂ© relative Ă  la remise du linge. Les horaires figurant sur le ticket Ă©ditĂ© par la borne de prise de rendez-vous ne semblent pas respectĂ©s ce qui peut ĂȘtre prĂ©judiciable pour les personnes devant retourner au travail aprĂšs le parloir. Un contrĂŽleur a constatĂ© que, de l’appel devant l’entrĂ©e de la maison d’arrĂȘt Ă  la sortie des familles, un dĂ©lai d’environ deux heures s’écoule. Outre l’exiguĂŻtĂ© des parloirs, le manque de propretĂ© chewing-gum collĂ© sur les tabourets, odeurs 
, est Ă©voquĂ© par les familles. 24 La correspondance Un kit de correspondance est remis aux arrivants deux enveloppes, deux timbres Ă©conomique », un stylo Ă  bille et quelques feuilles. Les indigents peuvent demander une dotation supplĂ©mentaire au chef de bĂątiment. Les vaguemestres rĂ©cupĂšrent le courrier en dĂ©tention le matin courriers des dĂ©tenus et courriers administratifs au quartier femmes puis au quartier hommes. Le courrier au dĂ©part reprĂ©sente environ 200 lettres par jour. Ce courrier est ensuite triĂ© - le courrier bloquĂ© pour transmission au juge d’instruction et ceux adressĂ©s aux juges de l’application des peines et au procureur sont dĂ©posĂ©s au TGI par les vaguemestres. Par consĂ©quent, ces courriers n’ont pas Ă  ĂȘtre timbrĂ©s par les dĂ©tenus. - Les autres courriers sont soumis Ă  un contrĂŽle inopinĂ© puis dĂ©posĂ©s par les vaguemestres Ă  la Poste le lendemain Ă  8 heures. Le contrĂŽle du courrier est effectuĂ© par les vaguemestres de façon alĂ©atoire ou sur demande du chef de dĂ©tention. Les courriers litigieux sont transmis dans la journĂ©e au chef de la sĂ©curitĂ© puis Ă  la directrice de la dĂ©tention. Les vaguemestres et la direction ignorent que certains courriers peuvent ĂȘtre envoyĂ©s en franchise postale article D73 du code des postes et communications Ă©lectroniques. Des dĂ©tenus font Ă©tat de courriers provenant d’institutions gouvernementales remis ouverts et de lenteur dans l’acheminement du courrier vers l’extĂ©rieur. Les courriers transmis au juge d’instruction pour contrĂŽle sont le plus souvent remis Ă  la maison d’arrĂȘt pour envoi. En revanche, si le courrier est bloquĂ© par le juge d’instruction, les vaguemestres et donc les dĂ©tenus ne sont pas informĂ©s de l’absence d’envoi puisque les juges d’instruction ne donne aucune information en retour et aucun registre de transmission n’est tenu par les vaguemestres. Quelques pages de jeux du type mots croisĂ©s ou Sudoku et quelques timbres, feuilles et enveloppes peuvent ĂȘtre placĂ©s dans le courrier Ă  destination des dĂ©tenus. Le tĂ©lĂ©phone Onze cabines ont Ă©tĂ© installĂ©es au mois d’octobre dans les cours de promenade du bĂątiment A, au rez-de-chaussĂ©e du quartier femmes dans la coursive face au bureau des surveillantes et du premier surveillant, au SMPR et Ă  l’hĂŽpital de jour. 25 Le systĂšme d’appel mis en place fonctionne en liste noire. Cette liste comprend les numĂ©ros de tĂ©lĂ©phone qui ne peuvent ĂȘtre composĂ©s administrations, mĂ©dia, numĂ©ro en 0800 
. En revanche, tous les autres appels peuvent ĂȘtre passĂ©s. Le dĂ©tenu tape son numĂ©ro de code et enregistre la somme Ă  dĂ©bloquer. AprĂšs vĂ©rification par la rĂ©gie, le dĂ©tenu peut appeler. Les appels sont enregistrĂ©s et surveillĂ©s par un agent affectĂ© Ă  ce poste. Les communications avec un avocat ne sont pas enregistrĂ©es sous rĂ©serve qu’il s’agisse d’un avocat du barreau de Nice ou de Grasse ceux-ci sont enregistrĂ©s dans la base. Outre qu’il ne garantit pas la confidentialitĂ© des conversations, l’emplacement des cabines tĂ©lĂ©phoniques dans les cours de promenade et l’utilisation d’un dispositif de liste noire » favorisent le racket, les pressions de toutes natures et les Ă©changes de bons procĂ©dĂ©s » entre dĂ©tenus. Lors de la visite, les contrĂŽleurs ont Ă©tĂ© informĂ©s que la possibilitĂ© de bĂ©nĂ©ficier du systĂšme de liste blanche » ne pouvait ĂȘtre, selon l’opĂ©rateur de tĂ©lĂ©phonie, rĂ©servĂ©e qu’à 10% des dĂ©tenus environ 37 dĂ©tenus. Au jour de la visite, deux dĂ©tenus avaient demandĂ© Ă  bĂ©nĂ©ficier de ce dispositif pour Ă©viter le racket. Toutefois, aprĂšs vĂ©rification auprĂšs de l’opĂ©rateur, la direction prĂ©cise que la crĂ©ation de listes blanches » peut ĂȘtre rĂ©alisĂ©e sans limite. Par consĂ©quent, on peut s’interroger sur la nĂ©cessitĂ© de procĂ©der par liste noire » qui permet aux dĂ©tenus notamment d’appeler sa victime et qui induit l’enregistrement des conversations entre un dĂ©tenu et un avocat dĂšs lors que ce dernier n’appartient pas aux barreaux de Nice ou de Grasse. L’existence d’une cabine au SMPR permet aux dĂ©tenus ne se rendant pas en promenade d’accĂ©der au tĂ©lĂ©phone. Les droits de la dĂ©fense Les horaires des promenades et des activitĂ©s sont communiquĂ©s Ă  l’avance aux avocats ce qui leur Ă©vite d’attendre le retour de leur client en cellule. Les rendez-vous sont pris le jour mĂȘme par tĂ©lĂ©phone. Les avocats peuvent se prĂ©senter aux parloirs avec un ordinateur afin de pouvoir consulter le dossier numĂ©risĂ© de leur client dĂ©livrĂ© sur CD Rom par le tribunal de grande instance. 26 Le droit de pratiquer un culte Les dĂ©tenus sont autorisĂ©s Ă  conserver un bijou Ă  caractĂšre religieux. La main de Fatima est retenue par la rĂ©gie car elle est considĂ©rĂ©e seulement comme un porte-bonheur. L’aumĂŽnerie catholique entre en relations avec les dĂ©tenus selon trois modalitĂ©s diffĂ©rentes. D’une part, l’aumĂŽnier, qui dispose de la clef des cellules, mais ne voit pas de maniĂšre systĂ©matique tous les arrivants faute de temps, a des entretiens individuels avec les personnes incarcĂ©rĂ©es les surveillants et les gradĂ©s, consultĂ©s Ă  cette fin dans le quartier arrivants, lui indiquent les nouveaux venus qui ont manifestĂ© le besoin de tels entretiens qui peuvent se poursuivre ensuite, comme en a tĂ©moignĂ© un des dĂ©tenus, qui s’est dĂ©clarĂ© par ailleurs athĂ©e. D’autre part, les offices religieux ont lieu tous les quinze jours dans l’amphithéùtre au quartier hommes et dans la salle d’activitĂ© au quartier femmes, le samedi matin. Tout dĂ©tenu qui le souhaite peut venir », selon l’aumĂŽnier, s’il est dĂ»ment inscrit. Enfin, il existe un groupe de parole » dans chaque bĂątiment, dont la frĂ©quentation est irrĂ©guliĂšre, mais dont la moyenne des inscrits avoisine la douzaine de personnes. De son cĂŽtĂ©, l’aumĂŽnier musulman, en fonction depuis seize mois, Ă  la demande de l’ancienne directrice de l’établissement et du Conseil rĂ©gional du culte musulman CRCM, a Ă©galement la possibilitĂ© de s’entretenir avec des dĂ©tenus en cellule, auxquels il souhaite apporter patience et espoir, et dirige le culte auquel assiste un nombre assez important » de personnes. Il orchestre une aide matĂ©rielle pratique, en collectant des dons dans le quartier populaire niçois oĂč il exerce son office et en apportant en dĂ©tention, avec l’autorisation de la direction, les plats traditionnels les jours de fĂȘte en particulier pour l’AĂŻd. Le droit Ă  l’information Les notes internes, la liste des produits cantinĂ©s et toutes informations Ă  l’attention des dĂ©tenus sont soit affichĂ©es sur la porte des douches soit sur les vitres du bureau des audiences. Il est Ă  noter que la note prĂ©venant de la venue du ContrĂŽleur gĂ©nĂ©ral Ă©tait affichĂ©e Ă  tous les Ă©tages mĂȘme si sa visibilitĂ© n’était pas toujours optimale. La presse La presse est accessible par abonnement ou par cantine. Elle ne peut ĂȘtre consultĂ©e via la bibliothĂšque. Par consĂ©quent, les indigents ne peuvent accĂ©der Ă  la presse. Les journaux les contrĂŽleurs ont vu le journal rĂ©gional dans les cellules circulent aisĂ©ment semble-t-il entre dĂ©tenus. Il n’y a pas eu de mention de projet de diffusion gratuite de journal dans la dĂ©tention. A noter que les dĂ©tenus n’ont pas accĂšs au Journal Officiel de la RĂ©publique Française JORF. Il a Ă©tĂ© indiquĂ© au cours de la visite de l’établissement que, s’ils souhaitaient avoir accĂšs Ă  un exemplaire en particulier, ils devaient en faire la demande. 27 L’informatique Le jour de la visite, aucun dĂ©tenu ne disposait d’un ordinateur en cellule. Des postes informatiques Ă©taient disposĂ©s dans les salles de cours. Selon les informations donnĂ©es, l’achat du matĂ©riel se fait au cas par cas par le service de l’économat, le plus souvent directement en magasin. Le CLI est chargĂ© du contrĂŽle du contenu des ordinateurs en dĂ©tention y compris ceux des avocats se rendant aux parloirs et des personnels du UCSA. L’unitĂ© centrale du dĂ©tenu est scellĂ©e pour contrĂŽler qu’elle n’a pas Ă©tĂ© ouverte. Seuls les personnels de l’UCSA peuvent disposer de clĂ©s USB. Les personnels pĂ©nitentiaires ne peuvent en disposer. De plus, les ports des ordinateurs sont bloquĂ©s hormis ceux des personnels de direction. La tĂ©lĂ©vision L’ensemble des cellules Ă  l’exception du quartier disciplinaire et de quelques cellules est Ă©quipĂ© d’une tĂ©lĂ©vision et d’un rĂ©frigĂ©rateur. Le pack tĂ©lĂ©viseur/rĂ©frigĂ©rateur est louĂ© 1,91 euros par jour ouvrĂ©s soit 42 euros par mois par l’association ASDASS. Cette association gĂšre et finance certaines activitĂ©s ou manifestations proposĂ©es aux dĂ©tenus. Cette somme est demandĂ©e Ă  l’ensemble des dĂ©tenus non indigents de sorte que, dans le cas d’une cellule de trois dĂ©tenus, la location de la TV et du rĂ©frigĂ©rateur peut atteindre 126 euros par mois. Ce systĂšme fondĂ© sur la mutualisation et la solidaritĂ© entre dĂ©tenus permet Ă  tous les dĂ©tenus, y compris aux indigents, de bĂ©nĂ©ficier d’un tĂ©lĂ©viseur et d’un rĂ©frigĂ©rateur. NĂ©anmoins, il semble gĂ©nĂ©rer des incomprĂ©hensions au sein de la population pĂ©nale qui le considĂšre comme un impĂŽt carcĂ©ral ». Le contrat type signĂ© par le dĂ©tenu indique que l’administration pĂ©nitentiaire se rĂ©serve la possibilitĂ© d’effectuer un rattrapage sur les mandats Ă  venir lorsque aprĂšs examen il s’avĂšrera que certains dĂ©tenus organisent manifestement leur indigence ». L’apprĂ©ciation du caractĂšre manifestement organisĂ© de l’indigence laisse place Ă  une certaine subjectivitĂ©. Selon ce mĂȘme contrat, les dĂ©tenus ont accĂšs Ă  Canal + et aux chaĂźnes du satellite. Il est Ă  noter par ailleurs qu'au-delĂ  du divertissement, la tĂ©lĂ©vision sert aussi de moyen d'information administrative ou gĂ©nĂ©rale, par un canal spĂ©cialisĂ©. Il est impossible d’acheter un tĂ©lĂ©viseur. Le dĂ©tenu qui refuse ces Ă©quipements se voit affectĂ© dans une cellule qui en est dĂ©pourvue. Droit d’expression 28 Les requĂȘtes des dĂ©tenus sont remises au chef de bĂątiment qui traite la demande si son objet est l’affectation en cellule et la transmet pour information Ă  la direction. Ces requĂȘtes semblent donner lieu Ă  des audiences systĂ©matiques dans l’objectif de mieux connaĂźtre les dĂ©tenus environ 20 audiences par le chef de bĂątiment par jour. Lors de la visite, les contrĂŽleurs n’ont pu constater l’effectivitĂ© de ces audiences. Les autres requĂȘtes sont transmises Ă  la directrice de la dĂ©tention. Les requĂȘtes peuvent donner lieu Ă  une audience du chef de bĂątiment, du chef de dĂ©tention ou de la directrice de la dĂ©tention. Ces audiences ont lieu dans des bureaux existant Ă  chaque Ă©tage. Au-delĂ  de ces requĂȘtes et audiences individuelles, aucun mode d’expression collective constructif n’existe. Dispositif d’accĂšs au droit Les avocats tiennent une permanence par semaine pour faciliter l’accĂšs au droit aux dĂ©tenus hors du champ pĂ©nal. Par ailleurs une personne du bureau d’aide juridictionnelle et une personne du CDAD intervienne rĂ©guliĂšrement. Le dĂ©lĂ©guĂ© du mĂ©diateur Ă©tait prĂ©sent au sein de la maison d’arrĂȘt le jeudi 13 novembre au matin. Selon les informations recueillies auprĂšs des plaignants, il prendrait en charge des difficultĂ©s entre les dĂ©tenus et des administrations extĂ©rieures Ă  l’établissement mais ses interventions sur la vie en dĂ©tention seraient sans effet. Il est Ă  noter que le code de procĂ©dure pĂ©nale disponible Ă  la bibliothĂšque date de 2004. – Les prises en charge Promenade La situation de la maison d’arrĂȘt, enchĂąssĂ©e dans le tissu urbain du centre niçois et l’impossibilitĂ© d’étendre l’emprise, tout comme la nĂ©cessaire adjonction de nouveaux bĂątiments dans l’enceinte de la dĂ©tention atelier pĂ©nal femmes » ; quartier de semi-libertĂ©, ont pour consĂ©quences un dimensionnement trĂšs rĂ©duit de la plupart des espaces ouverts. 29 Tel est le cas des cours de promenade. Les deux bĂątiments principaux A et B comportent Ă  leur extrĂ©mitĂ© chacun quatre cours, respectivement de 80mÂČ pour deux d’entre elles, de 150mÂČ et de 160mÂČ environ. Le bĂątiment C plus restreint possĂšde un espace de 225 mÂČ environ dĂ©volu Ă  la promenade, mais divisĂ© en trois parts plus un espace d’accĂšs commun de 75 mÂČ pour les plus petites et de 80 mÂČ pour la plus grande. Le bĂątiment D comprend une cour de 300 mÂČ et deux de 65 mÂČ chacune. Enfin le quartier femmes » est bordĂ© d’une cour de 12 x 15 m environ, divisĂ© en deux parties. Les cours sont couvertes et bordĂ©es soit de murs, soit de la galerie qui les longe, close par une grille. L’aspect Ă©troit de l’espace s’en trouve renforcĂ©. Elles sont uniformĂ©ment recouvertes de ciment. Les murs sont nus. Sur le sol, beaucoup de crachats. L’état gĂ©nĂ©ral n’est pas dĂ©gradĂ© mais il n’y a aucune vue, aucun dĂ©gagement. En rĂ©ponse au rapport de constat, la direction fait valoir que toutes les cours de promenade des bĂątiments A et B et du quartier femmes sont dotĂ©es d’une barre de musculation, d’une table et d’un banc en bĂ©ton de deux bancs non scellĂ©s pour les femmes et d’une douche non cloisonnĂ©e. En outre, depuis un mois Ă  la date de la visite, un ou deux tĂ©lĂ©phones ont Ă©tĂ© installĂ©s dans chaque cour, selon l’importance de celle-ci, et placĂ©s sous une forme d’auvent trĂšs succinct. Ces tĂ©lĂ©phones sont placĂ©s Ă  proximitĂ© immĂ©diate de la galerie, de sorte que si on se trouve dans celle-ci on peut tout Ă  fait entendre la conversation tout comme on peut l’entendre dans la cour si on est Ă©videmment Ă  portĂ©e de voix. Dans ces espaces peu Ă©tendus vont et viennent une dizaine de dĂ©tenus sauf dans le quartier disciplinaire oĂč chacun est Ă©videmment seul dans une cour Ă  raison de deux heures trente le matin ou l’aprĂšs-midi pour ceux qui n’ont pas d’activitĂ©. Les incidents n’y sont pas rares conflits, Ă©changes violents, coups. Les surveillants prĂ©sents dans la galerie font valoir que, dans cette hypothĂšse, ils n’ont pas les moyens d’intervenir. Ils indiquent aussi que jusqu’alors le tĂ©lĂ©phone n’a donnĂ© lieu Ă  aucun conflit sĂ©rieux apparent. La direction indique ne pas avoir la mesure de la proportion de dĂ©tenus qui ne se rendent pas Ă  la promenade. Durant la visite du bĂątiment A, pendant le dĂ©roulement de celle-ci, les contrĂŽleurs en ont trouvĂ© quatre au hasard des ouvertures de cellule demandĂ©es deux dĂ©tenus d’une cellule de quatre, ĂągĂ©s, un Polonais peu familier de la langue et enfin un jeune homme qui a indiquĂ© ĂȘtre restĂ© pour nettoyer la cellule. Mais les dĂ©tenus du bĂątiment A ne sont pas nĂ©cessairement les plus vulnĂ©rables bien qu’il n’y ait plus de quartier dĂ©volu aux auteurs d’infractions sexuelles, ceux-ci sont plus nombreux dans le bĂątiment B ; aucune Ă©tude systĂ©matique n’a Ă©tĂ© faite durant la visite sur la rĂ©partition de ces dĂ©tenus. Par consĂ©quent, il est rĂ©aliste de penser qu’un pourcentage non nĂ©gligeable de dĂ©tenus 15% ? 20% ? susceptibles de s’y rendre ne descend pas Ă  la promenade. Travail LĂ  aussi l’exiguĂŻtĂ© des bĂątiments, en limitant la superficie vouĂ©e aux ateliers pĂ©naux, a pour effet de limiter Ă©troitement le nombre de dĂ©tenus susceptible de bĂ©nĂ©ficier de l’activitĂ© rĂ©munĂ©rĂ©e. Le nombre de postes offert aux hommes est de vingt au plus, aux femmes de quinze. Lors de la visite, seuls 14 dĂ©tenus Ă©taient employĂ©s sur 480, soit moins de 3% et 7 dĂ©tenues sur 36 soit 19%. En outre, la circonstance que les postes ne soient pas tous pourvus tient Ă  l’insuffisance de 30 l’offre, qui varie avec la conjoncture Ă©conomique ou d’autres facteurs propres aux entreprises. Il en rĂ©sulte un phĂ©nomĂšne systĂ©matique de listes d’attente et de dĂ©ceptions chez les dĂ©tenus non satisfaits. Comme le note l’un des interlocuteurs des contrĂŽleurs, le dĂ©sir d’activitĂ© insatisfait favorise les mouvements de violence. De surcroĂźt, les dĂ©tenus qui travaillent sont regroupĂ©s dans les cellules d’une coursive l’admission au travail suppose donc un changement de cellule et une nouvelle cohabitation pour celui qui y est classĂ©. Les contrĂŽleurs ont rencontrĂ© l’un d’entre eux, dont la sociabilitĂ© n’était sans doute pas Ă©vidente, qui admis Ă  travailler, se trouvait dans une cellule Ă  trois dĂ©tenus alors qu’il Ă©tait seul auparavant et faisait Ă©tat, avec une certaine vĂ©hĂ©mence, de son souhait de renoncer, pour ce motif, Ă  l’atelier. Les activitĂ©s proposĂ©es Ă  l’atelier hommes » sont des montages de piĂšces pour l’usage des parfumeurs pochettes
 ou de parfumerie remplissage et emballage dĂ©coratif de flacons. Cette derniĂšre mission avait pour intĂ©rĂȘt de lier Ă©troitement de maniĂšre solidaire quatre dĂ©tenus qui accomplissent de maniĂšre complĂ©mentaire des tĂąches diffĂ©rentes. Il n’a pas Ă©tĂ© fait Ă©tat de cadences particuliĂšres imposĂ©es par le donneur d’ordres, mais les dĂ©tenus sont rĂ©munĂ©rĂ©s Ă  la piĂšce. L’atelier homme, placĂ© le long du grillage dans l’enceinte de la dĂ©tention, dans lequel une porte a Ă©tĂ© amĂ©nagĂ©e Ă  cet endroit pour l’acheminement des fournitures et l’emport des produits finis se compose principalement, hormis une petite surface de stockage, de deux grandes piĂšces environ 60mÂČ et 50 mÂČ en enfilade, sous la surveillance d’un chef d’atelier. Le rythme de travail n’apparaĂźt pas excessif alors que prĂ©dominent d’évidence des dĂ©tenus ĂągĂ©s. Pas d’agitation, pas de cris ; des mouvements calmes entre les tables centrales et les Ă©tablis le long des murs, des conversations sur un ton trĂšs modĂ©rĂ©. Ce n’est guĂšre le travail qui paraĂźt particuliĂšrement prisĂ©, mais bien plutĂŽt, comme le dit un dĂ©tenu, la maniĂšre de passer le temps ». Quarante-trois autres dĂ©tenus hommes et femmes 8,4% sont des auxiliaires, employĂ©s au service gĂ©nĂ©ral, en particulier pour le nettoyage des locaux collectifs en dĂ©tention une convention avec une sociĂ©tĂ© extĂ©rieure couvre, comme il a Ă©tĂ© indiquĂ©, les besoins des locaux administratifs hors dĂ©tention, la collecte des ordures, la distribution des repas deux fois par jour. L’établissement fait valoir que, dans les choix opĂ©rĂ©s par la commission de classement, l’indigence est prise en considĂ©ration. Les auxiliaires » sont rĂ©partis en dĂ©tention dans les Ă©tages selon la mission qui leur est assignĂ©e Ă  raison de deux cellules par Ă©tage situĂ©es Ă  proximitĂ© du poste du surveillant. Soixante-dix rĂ©munĂ©rations ont Ă©tĂ© versĂ©es par la comptabilitĂ© en octobre 2008, dont deux Ă  titre de rappel. Elles reprĂ©sentent un montant total de 13 485 €, dont 12 302 € 91% pour la part disponible des dĂ©tenus, 381 € pour la part destinĂ©e Ă  la libĂ©ration et 800 € pour la part destinĂ©e Ă  l’indemnisation des parties civiles on rappelle qu’en vertu de l’article D. 320 du code de procĂ©dure pĂ©nale, la part de rĂ©munĂ©ration infĂ©rieure Ă  200 € est affectĂ©e intĂ©gralement Ă  la part disponible. La rĂ©munĂ©ration moyenne par dĂ©tenu ayant travaillĂ© est donc de 193 € et la moyenne demeurant sur le disponible du dĂ©tenu est de 176 € mensuels. La rĂ©munĂ©ration la plus Ă©levĂ©e est de 253, 37 €, la plus faible de 37, 50 € ne correspondant pas Ă  trente jours de travail. Si, par pure hypothĂšse de travail, on ramĂšne la masse des rĂ©munĂ©rations versĂ©es au nombre total des dĂ©tenus, on arrive Ă  un montant monĂ©taire de 26,39 € par dĂ©tenu et par mois, ce qui est une maniĂšre bien 31 sĂ»r thĂ©orique » d’illustrer l’insuffisance du travail offert, alors qu’on sait par ailleurs les besoins existants en matiĂšre de cantine » mais aussi pour la rĂ©insertion Ă  la sortie. Des dĂ©tenus ont fait Ă©tat de variations inexplicables de rĂ©munĂ©rations, par exemple ramenĂ©es de 232 € mensuels Ă  202 €. Le service comptable fait valoir que c’est lĂ  la consĂ©quence d’une rĂ©partition diffĂ©rente d’une mĂȘme tĂąche entre les personnes concernĂ©es. Formation professionnelle Il existe des formations bien distinctes, dont le rapport d’activitĂ© ne permet pas de se faire une idĂ©e tout Ă  fait prĂ©cise 2600 heures de formation professionnelle y sont mentionnĂ©es pour les niveaux 6 Ă  4 pour 5200 heures-stagiaires, soit deux participants en moyenne pour ces stages. On peut distinguer nĂ©anmoins les 2600 heures de formation assurĂ©es par l’AFPA qui sont rĂ©munĂ©rĂ©es des autres formations. En premier lieu, celles donnĂ©es usuellement de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, sur la recherche d’emploi, l’établissement de bilans professionnels, la rĂ©daction de CV, la prĂ©paration de dossiers de RMI
 DirigĂ©es surtout vers les jeunes de moins de 26 ans sauf naturellement pour le RMI, ces actions bĂ©nĂ©ficient Ă  des nombres variables de dĂ©tenus. En 2007, quarante et un d’entre eux trente-cinq hommes et six femmes12 ont bĂ©nĂ©ficiĂ© de bilans professionnels. En deuxiĂšme lieu, des formations classiques de remise Ă  niveau, en particulier en français, mathĂ©matiques et langues 5200 heures de formation. Un pĂŽle d’insertion linguistique » a pu fonctionner au bĂ©nĂ©fice d’étrangers majoritairement issus des pays de l’Union europĂ©enne avec un groupe permanent de quatorze stagiaires. En mathĂ©matiques et logique » trente-sept dĂ©tenus ont bĂ©nĂ©ficiĂ© d’une remise Ă  niveau, grĂące Ă  l’instituteur et l’association Reflets. En troisiĂšme lieu, des formations au code de la route avec un moniteur d’auto-Ă©cole et pour huit dĂ©tenus ou aux gestes de premier secours grĂące Ă  la Croix-rouge française qui a sensibilisĂ© trente et un dĂ©tenus ont Ă©tĂ© dispensĂ©es en 2007. En quatriĂšme lieu, existe un mĂ©canisme original Ă  la maison d’arrĂȘt de Nice, appelĂ© OPI/0EI », menĂ© grĂące Ă  l’aide de l’association ASSIC, qui prend en charge des dĂ©tenus semilibres. Il s’agit, aprĂšs un bilan de compĂ©tences entrepris dĂšs la pĂ©riode de dĂ©tention et une demande au juge d’application des peines de mise sous rĂ©gime de semi-libertĂ©, de mettre Ă  la charge de la personne, si le juge accĂšde Ă  sa demande, une obligation d’entrer en relations avec l’association et d’entamer des dĂ©marches de recherche d’emploi, en liaison avec le SPIP et l’ANPE. Le juge d’application des peines, qui a marquĂ© son intĂ©rĂȘt pour cette dĂ©marche, indique n’accorder qu’un mois Ă  cette fin, exceptionnellement prolongĂ©. Sans emploi au terme du dĂ©lai fixĂ©, le dĂ©tenu est 12 Soit environ 8% de la population de la maison d’arrĂȘt. 32 rĂ©intĂ©grĂ© en dĂ©tention. Mais les Ă©checs apparaissent rares et la fin du cycle se termine normalement en libertĂ© dĂ©finitive ou conditionnelle. Plus rĂ©pandue, mais aussi plus limitĂ©e dans ses effets, en cinquiĂšme lieu, est l’intervention de l’ANPE, sous forme de permanences dans l’établissement trois demi-journĂ©es par semaine avec un agent semble-t-il trĂšs motivĂ©, qui rencontre notamment systĂ©matiquement tous les condamnĂ©s sortants prĂšs de deux cents entretiens professionnels ont ainsi eu lieu en 2007. De mĂȘme la mission locale communautaire » est-elle prĂ©sente au bĂ©nĂ©fice de jeunes une fois par semaine et la mission locale de la Riviera française sur demande mais sans que soit prĂ©cisĂ© le nombre de demandes effectives. Enfin, une action plus pratique s’est dĂ©roulĂ©e, avec l’aide de l’AFPA, sous forme de dĂ©couverte des mĂ©tiers du bĂątiment, qui a consistĂ© Ă  amĂ©liorer certains locaux de la maison d’arrĂȘt. Ce chantier-Ă©cole s’est dĂ©roulĂ© en 2007 et au dĂ©but de 2008 et a permis d’édifier, sur le terrain de sports, des vestiaires avec douches et de rĂ©nover la salle de musculation. Il n’a pu ĂȘtre poursuivi depuis lors, faute de crĂ©dits disponibles. Il a Ă©tĂ© indiquĂ© aux contrĂŽleurs qu’il devrait reprendre en 2009, avec d’autres travaux Ă  rĂ©aliser, en particulier dans le quartier femmes » oĂč, au rez-dechaussĂ©e notamment, des canalisations trĂšs apparentes – qui donnent Ă  la coursive l’apparence peu enviable d’un chantier inachevĂ© comme il a Ă©tĂ© signalĂ© – devraient ĂȘtre recouvertes d’un placage. Il est vraisemblable lĂ  aussi que les effectifs engagĂ©s seront nĂ©anmoins limitĂ©s. Cette action est Ă  rapprocher du souhait de certains dĂ©tenus, exprimĂ© lors des entretiens, de pouvoir procĂ©der euxmĂȘmes, si le besoin s’en fait sentir, Ă  la rĂ©fection de leurs cellules. L’enseignement Faute de temps suffisant, les contrĂŽleurs n’ont pu prendre contact avec le responsable des actions d’enseignement, ce qui est regrettable. Ils ne disposent donc sur ce point que des mentions des rapports d’activitĂ© et des indications des dĂ©tenus Ă  ce propos. La population incarcĂ©rĂ©e souffre dans sa majoritĂ©, on ne s’en Ă©tonnera pas, de qualifications scolaires faibles il est fait Ă©tat de plus de 62% en 200713 ayant des difficultĂ©s de lecture Ă  divers degrĂ©s 6% ne pouvant avoir accĂšs Ă  l’écriture et Ă  peu prĂšs autant 61% ne possĂšdent aucun diplĂŽme14. Des actions de nature diffĂ©rente, essentiellement en direction des plus jeunes, sont relatives, les unes Ă  la lutte contre l’illettrisme, deux professeurs des Ă©coles Ă  temps plein Ă©tant en particulier chargĂ©s de cette tĂąche une centaine de dĂ©tenus en ont Ă©tĂ© bĂ©nĂ©ficiaires, les autres Ă  une remise Ă  niveau du type Certificat de formation gĂ©nĂ©rale 120 Ă©lĂšves 23 ont prĂ©sentĂ©s au CFG, et tous ont Ă©tĂ© admis. Les enseignants vacataires du second degrĂ© interviennent dans les trois domaines du collĂšge prĂ©paration au brevet, notamment, du BEP de comptabilitĂ© quatre dĂ©tenus prĂ©sentĂ©s, 13 Sur 502 personnes ayant passĂ© un test. 14 Entretiens avec 821 personnes. 33 trois ont rĂ©ussi et de l’enseignement secondaire gĂ©nĂ©ral un dĂ©tenu prĂ©sentĂ© – et non admis – aux Ă©preuves du baccalaurĂ©at. Si un nombre significatif de dĂ©tenus ont pu bĂ©nĂ©ficier des actions ainsi entreprises, il n’en reste pas moins que la maison d’arrĂȘt de Nice, situĂ©e dans une zone frontaliĂšre, se caractĂ©rise par un taux Ă©levĂ© d’étrangers en dĂ©tention en provenance de nombreux pays, notamment de l’Est de l’Europe. On peut se demander dans quelles mesures ces actions leur sont accessibles comme d’ailleurs, celles donnĂ©es au titre de la formation professionnelle et de la culture. Et, Ă  Nice comme ailleurs, se pose la question de la possibilitĂ© de formations pour les dĂ©tenus en courte peine ». Les activitĂ©s physiques et sportives Le manque de place fait lĂ  aussi obstacle Ă  un plein dĂ©veloppement des installations sportives. Pour les dĂ©tenus hommes, il existe un terrain de sport de forme triangulaire, d’environ 1600 mÂČ, sur lequel on a installĂ© d’une part un terrain de handball, d’autre part des tables de pingpong massives. Il a Ă©tĂ© indiquĂ© – et c’est ce qu’ont constatĂ© les contrĂŽleurs au cours de la visite – que le terrain, cimentĂ©, servait avant tout pour la pratique du football. Selon la direction, une trentaine de dĂ©tenus inscrits accĂšdent au terrain et pratiquent ce sport qui remplace alors la promenade. Lors de la visite, les contrĂŽleurs ont constatĂ© qu’une vingtaine de dĂ©tenus Ă©taient prĂ©sent sur le terrain de sport. Les tables de ping-pong semblent nettement moins utilisĂ©es. Un professeur de sport donne les ballons nĂ©cessaires, arbitre en cas de demande et surveille le dĂ©roulement du jeu. Durant leur prĂ©sence sur le terrain, les contrĂŽleurs ont pu voir deux dĂ©tenus plus ĂągĂ©s qui faisaient paisiblement le tour du terrain sans se mĂȘler au jeu. Les vestiaires avec les douches, construits dans le cadre de la formation professionnelle comme il a Ă©tĂ© indiquĂ©, Ă©taient en Ă©tat de fonctionnement malgrĂ© la circonstance que le systĂšme de canalisations de l’établissement a connu des dĂ©faillances. Les dĂ©tenus se plaignent seulement de la dimension des serviettes, trop rĂ©duite ce trait a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© mentionnĂ©. Outre le terrain de sport, une salle de musculation est Ă  la disposition des dĂ©tenus. Pour les femmes, la situation est moins enviable. Comme il a Ă©tĂ© dit, les Ă©quipements de musculation, faute de place, sont installĂ©s dans la coursive du rez-de-chaussĂ©e dĂ©jĂ  encombrĂ©e par le bureau de l’assistante sociale installĂ© avec des cloisons mobiles et le chef du quartier a indiquĂ© que, pour leur usage, ces instruments lourds Ă©taient amenĂ©s dans la cour de promenade. En revanche des cours de yoga et de relaxation sont donnĂ©s pour les femmes dans la salle d’activitĂ©s situĂ©e au rez-de-chaussĂ©e du quartier les participantes sont limitĂ©es Ă  huit par sĂ©ance. Les activitĂ©s Ă©ducatives et culturelles 34 La bibliothĂšque comporte environ cinq mille ouvrages rĂ©cents, dont des ouvrages en langue Ă©trangĂšre fournis par les consulats. C’est lĂ  la seule participation extĂ©rieure Ă  l’établissement, le coĂ»t des autres ouvrages s’imputant sur le budget du SPIP. Contrairement Ă  ce qu’il advient souvent pour d’autres Ă©tablissements, la bibliothĂšque de la ville d’implantation de la maison d’arrĂȘt n’est plus, depuis 2007, associĂ©e Ă  cette activitĂ©. Mais il n’y a pas de salle ouverte aux dĂ©tenus Ă  cet effet. Les deux dĂ©tenus qui gĂšrent la bibliothĂšque sont en effet chargĂ©s de recueillir les demandes formulĂ©es par les dĂ©tenus sur catalogue, de les distribuer en cellules et de les reprendre ultĂ©rieurement. Une remise en ordre nĂ©cessaire aurait Ă©tĂ© faite mais elle ne produirait pas tous ses effets compte tenu de la difficultĂ© de reprendre les ouvrages prĂȘtĂ©s il n’y a plus de surveillants pour ramener les livres ». Cette maniĂšre de faire prive les dĂ©tenus d’une information rĂ©elle, qu’ils peuvent trouver dans une bibliothĂšque accessible. Les autres manifestations culturelles sont plus ponctuelles. Divers spectacles ont eu lieu concerts, films, danse orientale, contes orientaux, ateliers de langage, de lecture, d’expression artistique, atelier d’informatique, toujours grĂące Ă  des intervenants extĂ©rieurs comme le cinĂ©ma d’art et d’essai de Grasse, un agent du parc du Mercantour, un retraitĂ© bĂ©nĂ©vole, des artistes ou compagnies artistiques auxquels il faut rendre hommage. A noter l’existence, dans le bĂątiment A, au cƓur de la dĂ©tention, d’une salle dĂ©nommĂ©e justement amphithéùtre, vaste et lumineux », selon un interlocuteur, et en gradins, oĂč se dĂ©roulent cultes religieux et manifestations culturelles. L’indigence L'indigence est importante elle concerne prĂšs de 27 % des dĂ©tenus. La commission d'indigence a fixĂ© le seuil Ă  moins de 45 € sur le compte nominatif de chaque personne incarcĂ©rĂ©e. Cette commission est concomitante de la commission de classement, et se rĂ©unit tous les vendredis. La principale rĂ©ponse Ă  l’indigence dans l’établissement est le classement dans un emploi d’auxiliaire ou Ă  l’atelier par la commission de classement. Mais une telle rĂ©ponse est insuffisante compte tenu du volume et du niveau de revenus de la population incarcĂ©rĂ©e, notamment, mais pas exclusivement, s’agissant des Ă©trangers et des jeunes, dont beaucoup proviennent des quartiers de l’Ariane et des Moulins. Il est en outre prĂ©visible que la conjoncture va rĂ©duire, comme elle a dĂ©jĂ  commencĂ© de le faire, l’offre de travail en atelier. Si l’établissement est Ă  mĂȘme, dans certaines limites, d’apporter des secours en nature, des dĂ©tenus estiment cependant que cette aide, par exemple sous forme de paquets de lessive difficilement obtenus, est notoirement insuffisante. Il est incontestable par ailleurs que les prix de la cantine – lesquels ne sont pas indiquĂ©s sur les fiches de cantine – sont Ă©levĂ©s les dĂ©tenus font 35 valoir en particulier que des biens de sous-marques sont souvent proposĂ©s au mĂȘme prix que des produits de marque. Quant Ă  l’aide financiĂšre elle fait l’objet d’un travail d’attribution rĂ©gulier le jeudi. Mais elle ne rĂ©pond sans doute pas aux besoins. Bien plus, certaines clauses du contrat » passĂ© pour l’installation du tĂ©lĂ©viseur en cellule permettent Ă  l’administration de rĂ©cupĂ©rer auprĂšs des indigents le prix d’une location l’impĂŽt carcĂ©ral » qu’ils n’ont pas acquittĂ©, dĂšs lors qu’ils ont organisĂ© eux-mĂȘmes » leur propre indigence. Une lecture extensive de cette stipulation par l’administration n’est pas impossible c’est ce qu’affirment des dĂ©tenus. On doit donc admettre que l’essentiel de l’aide financiĂšre apportĂ©e aux dĂ©tenus leur vient des proches. En constitue un indice certes sommaire le rapprochement entre le montant des rĂ©munĂ©rations distribuĂ©es, mentionnĂ© plus haut, 12 302 € versĂ©s sur la part disponible des dĂ©tenus et les seuls achats extĂ©rieurs » Ă  la cantine 17 086 € par mois en 2007, soit 38% de plus. La prise en charge socio-Ă©ducative Sept travailleurs sociaux du SPIP sont Ă  l’Ɠuvre dans la maison d’arrĂȘt, la direction de l’établissement mettant en outre un agent administratif Ă  leur disposition pour assurer des tĂąches de secrĂ©tariat. Une Ă©troite symbiose existe entre le travail en dĂ©tention et le travail en milieu ouvert. Certains conseillers d’insertion et de probation partagent leur service entre l’un et l’autre et les dixneuf agents de l’antenne, sous la conduite de la directrice d’insertion et de probation, adjointe Ă  la directrice dĂ©partementale, se rĂ©unissent ensemble tous les jeudis et gardent ainsi une vision cohĂ©rente de l’ensemble du travail tant en milieu ouvert qu’en milieu fermĂ©. Une spĂ©cialisation divise les effectifs de l’antenne entre pĂŽle jeunes » deux conseillers sont plus particuliĂšrement vouĂ©s Ă  cette tĂąche Ă  la maison d’arrĂȘt – entre le quart et le tiers des effectifs dĂ©tenus a 25 ans ou moins – et le pĂŽle adulte » quatre en milieu fermĂ©. Cette spĂ©cialisation facilite, en particulier pour les jeunes, la nĂ©cessaire approche partenariale avec la mission locale
. Mais le service d’insertion et de probation, en dĂ©pit d’un investissement sans rĂ©serve des personnes, n’échappe pas aux mĂȘmes difficultĂ©s que dans beaucoup de maisons d’arrĂȘt. D’une part, les procĂ©dures requiĂšrent leur intervention constante, en particulier lors de la procĂ©dure arrivants », au cours de laquelle ils entendent systĂ©matiquement les dĂ©tenus nouvellement incarcĂ©rĂ©s ou lors des procĂ©dures d’amĂ©nagements de peine – le juge de l’application des peines se louant d’ailleurs de leur travail –, ou enfin lors des commissions de classement ou de prĂ©vention des suicides ou encore des rĂ©unions de prĂ©paration Ă  la sortie la participation du SPIP aux actions de recherche d’emploi a Ă©tĂ© Ă©voquĂ©e. Il en rĂ©sulte que le temps nĂ©cessaire pour assurer le quotidien des prĂ©occupations des dĂ©tenus fait dĂ©faut il est fait Ă©tat d’une demande de rendez-vous datĂ©e du 11 septembre encore insatisfaite Ă  la date du contrĂŽle avec un entretien fixĂ© Ă  trois 36 semaines de lĂ 15 . Des termes comme inertie », oubli », erreur », manque flagrant de personnel » sont souvent accolĂ©s dans la bouche des dĂ©tenus au travail du SPIP et alimentent, malgrĂ© les relations que l’on a dĂ©peint plus haut avec les surveillants, une aigreur certaine et aussi des dĂ©marches parallĂšles au rĂ©sultat incertain un dĂ©tenu Ă©crit au juge pour avoir un travail ». Les conseillers d’insertion et de probation, d’autre part, sont Ă©videmment conscients de cet Ă©tat d’esprit et de ces difficultĂ©s. Il en rĂ©sulte une lassitude incontestable, ou le vƓu de changer il est signalĂ© une rotation sensible des effectifs. La prise en charge mĂ©dicale Elle a deux volets distincts la prise en charge des soins somatiques, assurĂ©e par l’UCSA ; celle des soins psychiatriques, que le SMPR assure sous deux formes des consultations et diverses activitĂ©s thĂ©rapeutiques d’une part ; un hĂŽpital de jour, d’autre part. S’y ajoute les extractions mĂ©dicales. L’UCSA InstallĂ©e au premier Ă©tage du bĂątiment D, l’UCSA se caractĂ©rise par ses dimensions et l’ampleur de ses moyens en personnel soignant. Dans un Ă©tablissement oĂč l’on se sent Ă  l’étroit, la coursive de l’unitĂ© apparaĂźt au contraire largement dimensionnĂ©e mĂȘme si les piĂšces ont la dimension des cellules, souvent rĂ©unies. Ce sentiment est renforcĂ© par le prolongement qui a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© au fond du bĂątiment et qui a permis d’ouvrir quatre piĂšces supplĂ©mentaires, dont le bureau du chef de service. On circule donc Ă  l’aise et le mouvement des personnes venues en consultation ne donne pas le sentiment d’encombrement compte tenu de l’heure de la visite, ce sentiment doit toutefois ĂȘtre interprĂ©tĂ© avec prudence. Comme l’indique le chef de service je ne quitterais jamais Nice pour Grasse » Ă©tablissement du programme treize mille’ parce que les locaux de santĂ© y sont sensiblement plus Ă©troits. L’UCSA est donc, par contraste, un lieu relativement accueillant. Cet accueil est accentuĂ© par les rĂ©elles disponibilitĂ©s du service en matiĂšre de personnel soignant. Sont prĂ©sents Ă  l’UCSA chaque jour 1,5 mĂ©decin gĂ©nĂ©raliste, un dentiste, un gynĂ©cologue qui peut donc se consacrer Ă  la prĂ©vention autant qu’aux soins et un dermatologue ; un ophtalmologue vient deux fois par mois ; un ORL, un pneumologue et un hĂ©patologue une fois. Le centre de dĂ©pistage du SIDA et de l’hĂ©patite C vient Ă©galement tous les mois dans l’établissement. Le suivi mĂ©dical est donc convenablement assurĂ©. S’y ajoute un Ă©quipement mĂ©dical significatif les radios peuvent ĂȘtre faites sur place ; il existe une salle de kinĂ©sithĂ©rapie Ă©quipĂ©e mais pour l’instant
 sans kinĂ©sithĂ©rapeute ; toutefois une solution provisoire paraĂźt se dessiner. 15 Soit pratiquement trois mois d’attente. 37 A ces praticiens s’adjoignent huit infirmiĂšres et une aide soignante dont le travail est particuliĂšrement axĂ© sur la prĂ©vention et l’hygiĂšne. L’existence de ce personnel que, selon les dĂ©clarations des intĂ©ressĂ©s, le centre hospitalier de Nice n’a jamais remis en cause, bien au contraire, permet que soient assurĂ©s les soins selon une plage horaire Ă©tendue un mĂ©decin est prĂ©sent tous les jours ouvrables de 9h Ă  17h30 et le samedi de 9h Ă  13h ; les infirmiĂšres sont sur place de 7h jusqu’au-delĂ  de 17h30 et les samedis et dimanches de 8h Ă  13h et de 16h Ă  18h. Cette disponibilitĂ© permet de rĂ©pondre rapidement aux troubles somatiques et aux angoisses, et d’éviter les phĂ©nomĂšnes d’attente. Le chef de service indique que le vendredi soir, toutes les rĂ©ponses requises par les dossiers de la semaine ont Ă©tĂ© apportĂ©es. On doit ajouter qu’il ressort des constatations opĂ©rĂ©es tant Ă  l’UCSA qu’au SMPR que la concertation entre les deux services est dĂ©veloppĂ©e et fructueuse. Un seul point de litige subsiste relatif Ă  la tenue de la pharmacie l’UCSA recevant les mĂ©dicaments de la pharmacie du centre hospitalier de rattachement et Ă  la distribution des mĂ©dicaments, les trois quarts des prescriptions relevant de soins dispensĂ©s en matiĂšre psychiatrique ce sont les infirmiĂšres de l’UCSA qui s’en chargent, ce qui reprĂ©sente une lourde sujĂ©tion mĂ©thadone et buprĂ©norphine sont distribuĂ©es chaque jour et ingĂ©rĂ©es par les dĂ©tenus en prĂ©sence du soignant. Mais cette rĂ©partition des rĂŽles est conforme Ă  la convention nationale passĂ©e entre l’administration pĂ©nitentiaire et les services hospitaliers elle devient plus contraignante lorsque le nombre de prescriptions psychiatriques, comme cela se fait Ă  prĂ©sent, explose », selon le terme employĂ©. Il existe d’autres difficultĂ©s, dues non Ă  la composition du service mais Ă  la configuration des lieux le brancardage est difficilement praticable dans les escaliers de l’établissement la solution envisagĂ©e est de former les quatre ou cinq auxiliaires nĂ©cessaires Ă  cette fin, mais il faudra revenir pĂ©riodiquement Ă  cette formation en raison de la rotation des intĂ©ressĂ©s ; l’encadrement pĂ©nitentiaire doit ĂȘtre, aux yeux des soignants, plus sensible et mieux formĂ© aux questions d’urgence en matiĂšre de santĂ© pour mieux identifier la vĂ©ritable situation urgente. La pathologie de la maison d’arrĂȘt ne se sĂ©pare pas de celle des autres Ă©tablissements de mĂȘme nature. En matiĂšre de traumatologie, les Ă©pisodes sĂ©rieux les plus frĂ©quents sont des fractures du massif facial Ă  la suite des rixes entre dĂ©tenus, des consĂ©quences d’automutilations. Mais le chef de service neuf ans de prĂ©sence dans l’établissement note une diminution sensible depuis son arrivĂ©e de ces phĂ©nomĂšnes16 et se prĂ©occupe en revanche de la question de la prise en charge du vieillissement des dĂ©tenus le doyen des patients – qui n’est plus en dĂ©tention au jour de la visite – a eu 88 ans en dĂ©tention. Le SMPR Le service comprend cinq mĂ©decins et deux psychologues ; deux des mĂ©decins psychiatres sont arrivĂ©s depuis peu mais l’un d’entre eux avait effectuĂ© une part de son internat dans 16 Comme on l’a dĂ©jĂ  indiquĂ©, le nombre de dĂ©tenus, certes encore excessif, a sensiblement baissĂ© depuis le dĂ©but des annĂ©es quatre-vingt dix. 38 l’établissement. S’y ajoutent plusieurs infirmiĂšres et deux assistantes sociales. Le service est reliĂ© Ă  l’hĂŽpital spĂ©cialisĂ© Saint-Marie. Le personnel juge que le nombre de psychologues n’est pas suffisant. Le SMPR a vocation, comme on le sait, Ă  accueillir des patients de l’ensemble des Ă©tablissements de la rĂ©gion. Mais les dĂ©tenus issus de la maison d’arrĂȘt de Nice paraissent trĂšs majoritaires, en particulier Ă  l’hĂŽpital de jour. Les locaux sont installĂ©s d’une part au dernier Ă©tage du bĂątiment D, pour les consultations et les ateliers thĂ©rapeutiques et au dernier Ă©tage du bĂątiment C, pour l’hĂŽpital de jour. Le bĂątiment D produit le mĂȘme effet que les locaux de l’UCSA large coursive, plantes vertes, calme. Cet effet est pourtant partiellement illusoire les ateliers thĂ©rapeutiques se concentrent principalement dans une seule salle oĂč il est difficile matĂ©riellement de les faire se succĂ©der dans de bonnes conditions contrainte d’enlĂšvement du mobilier pour certaines activitĂ©s. L’hĂŽpital de jour rompt difficilement avec le cadre pĂ©nitentiaire, dans la mesure oĂč les chambres » des patients ne sont que des cellules guĂšre amĂ©liorĂ©es oĂč, il est vrai, la plupart sont seuls. Les activitĂ©s du SMPR sont classiques mais paraissent rĂ©alisĂ©es avec soin et selon des projets dĂ©finis avec prĂ©cision. Le SMPR participe, comme l’UCSA, Ă  l’accueil des arrivants, qui sont systĂ©matiquement vus par les infirmiĂšres Ă  fin de repĂ©rage des troubles psychiques et de dĂ©finir la prise en charge nĂ©cessaire. Cet accueil n’intervient toutefois que dans le cadre de la procĂ©dure arrivants », c’estĂ -dire pour les hommes. Il n’en va pas de mĂȘme pour le quartier femmes, dans lequel la procĂ©dure d’accueil est plus sommaire. Pendant la visite, a Ă©tĂ© incarcĂ©rĂ©e au quartier une jeune femme de 19 ans sur laquelle pesait une accusation grave. SoupçonnĂ©e par le personnel d’ĂȘtre de ce seul fait suicidaire les contrĂŽleurs ont aussi observĂ© que l’intĂ©ressĂ©e se murait dans un refus de communication sans concession, elle a Ă©tĂ© dirigĂ©e dans une cellule double ou Ă©taient affectĂ©es trois femmes. Mais toutes celles-ci Ă©tant en atelier, la jeune femme a Ă©tĂ© maintenue dans la cour, d’oĂč elle pouvait ĂȘtre aisĂ©ment surveillĂ©e, pendant quatre heures d’affilĂ©e. Et il a Ă©tĂ© indiquĂ© aux contrĂŽleurs qu’elle ne verrait que le lendemain la reprĂ©sentante du SMPR. Le SMPR a mis en place de nombreuses dĂ©marches thĂ©rapeutiques variĂ©es, dans lesquelles sont admis des dĂ©tenus Ă  la suite d’indications des mĂ©decins psychiatres, sous la responsabilitĂ© de psychologues ou d’infirmiĂšres. Existent ainsi un groupe de parole » destinĂ© aux jeunes de 18 Ă  25 ans, que huit personnes s’engagent Ă  suivre pendant une durĂ©e minimale de huit semaines ; des entretiens individuels Ă  raison d’une fois par semaine et par personne, avec un psychologue, pour un suivi au long cours » ; un groupe de relaxation, reposant notamment sur la sophrologie, pour dix sĂ©ances Ă  raison d’une par semaine ; un groupe femmes », d’accĂšs plus souple, se rĂ©unissant une fois par mois pendant 1h30 avec une sage-femme ; un groupe de dialogue regroupant des hispanophones ; un groupe destinĂ© aux femmes et dĂ©volu Ă  l’esthĂ©tique ; des programmes d’ unitĂ©s pour sortants » UPS se dĂ©roulant en plusieurs sessions, dont l’une est rĂ©servĂ©e aux femmes. Enfin un CSST consacrĂ© aux phĂ©nomĂšnes d’addiction fonctionne avec deux infirmiĂšres et une assistante sociale prend en charge les traitements destinĂ©s aux toxicomanes. Malheureusement, ces initiatives riches de contenu ne concernent que quelques dĂ©tenus simultanĂ©ment qui peuvent d’ailleurs ĂȘtre suspendus » d’un groupe, puis y reprendre leur 39 place ; dans ces conditions, les listes d’attente sont en gĂ©nĂ©ral d’une ampleur significative trois mois par exemple pour accĂ©der aux entretiens individuels avec la psychologue On doit rappeler in fine que le SMPR gĂšre un hĂŽpital de jour oĂč sont placĂ©s des personnes dont l’état de santĂ© impliquerait, si elles n’étaient pas dĂ©tenues, qu’elles soient hospitalisĂ©es Ă  temps plein. Il peut accueillir douze patients, rĂ©partis en huit ou dix cellules, sur indication du mĂ©decin psychiatre, dĂšs lors que les dĂ©tenus acceptent de se conformer au protocole de soins qui leur est dĂ©fini ce qui Ă©carte les dĂ©tenus tentĂ©s de venir en vue de bĂ©nĂ©ficier d’une rupture avec l’ordinaire de la dĂ©tention. Le dĂ©tenu que les contrĂŽleurs y ont rencontrĂ© soignĂ© pour dĂ©pression, selon lui Ă©tait hospitalisĂ©, a-t-il expliquĂ©, depuis son retour en prison ». La durĂ©e moyenne d’hospitalisation est de 53 jours. Outre les soins, l’hĂŽpital comporte chaque jour, outre la promenade, des activitĂ©s socio-Ă©ducatives variĂ©es. Les extractions mĂ©dicales La relative richesse du plateau technique et le nombre de praticiens venant en dĂ©tention Ă©vite sans aucun doute, en matiĂšre somatique, des extractions qui seraient inĂ©vitables avec des mĂ©decins moins nombreux et un plateau plus pauvre. Elles sont donc relativement moins nombreuses qu’ailleurs 529 en 2006. Sauf urgence mĂ©dicale apprĂ©ciĂ©e par le personnel pĂ©nitentiaire, en particulier la nuit, c’est l’UCSA qui dĂ©cide s’il y a ou non lieu Ă  extraction. Quant aux dĂ©lais nĂ©cessaires, le chef de service estime qu’ils sont en moyenne d’un mois et demie environ et que dans aucun cas ces dĂ©lais ne mettent en cause le risque vital. Si celui-ci est en cause, ce sont les services d’urgence sapeurs-pompiers ou qui sont appelĂ©s 18 transports en 2006. Mais dans la plupart des autres cas, l’extraction se fait par transport pĂ©nitentiaire, l’indisponibilitĂ© du vĂ©hicule pouvant occasionner des retards. Selon le chef de service, les transports ne semblent donc pas poser de graves difficultĂ©s. En revanche, l’installation du patient dĂ©tenu Ă  l’hĂŽpital de Nice n’est pas satisfaisante. Si les problĂšmes soulevĂ©s par l’ANAEM dans son compte-rendu d’accrĂ©ditation de mars 2001 conditions d’accueil n’assurant pas la dignitĂ© et la sĂ©curitĂ© de ces patients » ne sont plus mentionnĂ©s localement, en revanche, l’installation des dĂ©tenus dans les services que requiĂšrent leur pathologie, et qui ne sont pas ceux oĂč sont installĂ©es les chambres sĂ©curisĂ©s, entraĂźne toujours le menottage du dĂ©tenu au lit et la prĂ©sence de deux policiers devant la porte. Cette maniĂšre de faire est problĂ©matique, mĂȘme si les sĂ©jours au centre hospitalier de Nice restent infĂ©rieurs Ă  quarantehuit heures. Pour des sĂ©jours en hĂŽpital plus longs en effet, les dĂ©tenus sont toujours dirigĂ©s vers l’UHSI de Marseille. En matiĂšre psychiatrique, les dĂ©tenus peuvent faire l’objet, apparemment sans trop de rĂ©ticences du SMPR ou de l’administration pĂ©nitentiaire, d’une mesure d’hospitalisation d’office fondĂ©e sur l’article du code de procĂ©dure pĂ©nale. Les dĂ©tenus sont dirigĂ©s vers l’ du centre hospitalier Sainte-Marie, avec laquelle le SMPR entretient un partenariat constant. Il arrive que le nombre de dĂ©tenus ainsi concernĂ©s pose quelque difficultĂ© Ă  l’établissement d’accueil, compte tenu de la capacitĂ© de l’ 40 41 CONCLUSION A l’issue de leur visite, les contrĂŽleurs formulent les observations suivantes 1/ Le rĂšglement intĂ©rieur doit ĂȘtre remis Ă  jour des derniĂšres Ă©volutions point 1. 2/ Les objectifs et la procĂ©dure d’observation au sein du 1er Ă©tage du bĂątiment D doivent ĂȘtre clairement dĂ©finis au risque de dĂ©tourner ce dispositif de son rĂŽle premier d’observation et d’en faire un Ă©tage oĂč sont placĂ©s pour une durĂ©e plus ou moins longue des dĂ©tenus dont l’affectation dans un bĂątiment est problĂ©matique point 2. 3/ Les incertitudes quant au devenir de la maison d’arrĂȘt de Nice doivent ĂȘtre levĂ©es. En effet, l’impossibilitĂ© de rĂ©aliser des investissements pourtant indispensables remet en cause la sĂ©curitĂ© des personnels et des dĂ©tenus point 4/ Un dispositif d’appel de nuit au sein du quartier de semi-libertĂ© doit ĂȘtre installĂ© pour des raisons Ă©videntes de sĂ©curitĂ© point 5/ Les dĂ©tenus ne bĂ©nĂ©ficiant pas de visites aux parloirs sont contraints d’assurer l’entretien de leur linge dans leur cellule ce qui pose des difficultĂ©s au regard de l’hygiĂšne point 6/ Quel que soit le choix fait pour la restauration, les locaux des cuisines ne peuvent demeurer dans l’état ou ils se trouvent. 7/ La seconde cabine de fouille du quartier disciplinaire doit ĂȘtre opacifiĂ©e afin d’assurer l’intimitĂ© et la dignitĂ© des personnes point 8/ En l’absence de rapports ou de formulaires justifiant du recours aux moyens de contrainte, il est impossible d’une part, de s’assurer que la procĂ©dure dĂ©finie aux articles D283-3 et suivants du code de procĂ©dure pĂ©nale est respectĂ©e, d’autre part, d’avoir une vision de la frĂ©quence de cet usage et de ses motivations point 9/ La dĂ©cision du chef d’établissement relative Ă  la dĂ©livrance des permis de visite doit intervenir dans un dĂ©lai raisonnable, sans attendre le retour de l’enquĂȘte prĂ©fectorale lorsque celleci tarde Ă  ĂȘtre rĂ©alisĂ©e point En effet, l’attente du retour de l’enquĂȘte prĂ©fectorale conduit Ă  l’allongement des dĂ©lais de dĂ©livrance des permis de visite. Or, en l’absence de dĂ©cision expresse, les textes en vigueur font que le chef d’établissement est rĂ©putĂ© avoir pris une dĂ©cision implicite de refus au terme de deux mois. A l’issue de ce dĂ©lai, il devrait pouvoir prendre une dĂ©cision favorable ou dĂ©favorable expresse. Il convient d’ailleurs d’indiquer que l’enquĂȘte n’est nullement obligatoire et qu’existent d’autres moyens pour les mĂȘmes fins Ă  cet Ă©gard, les termes de la note du 4 dĂ©cembre 1998 relative aux enquĂȘtes administratives effectuĂ©es par les services de police Ă  la demande de l’autoritĂ© prĂ©fectorale mĂ©ritent d’ĂȘtre rappelĂ©s. 10/ Les conditions d’accueil des familles dans l’unique salle attenante aux parloirs ne sont pas optimales compte tenu du temps passĂ© dans cette salle absence de magasines, de jouets, aucun 42 WC accessible et au regard des impĂ©ratifs de sĂ©curitĂ© tant des visiteurs que des personnels point 11/ Les dispositions de l’article D73 du code des postes et communications Ă©lectroniques relatif Ă  la franchise postale sont largement mĂ©connues. Elles mĂ©riteraient donc d’ĂȘtre rappelĂ©es Ă  l’ensemble des personnels pĂ©nitentiaires point 12/ Outre le fait que la confidentialitĂ© des conversations n’est pas assurĂ©e, l’emplacement des cabines tĂ©lĂ©phoniques dans les cours de promenade et le dispositif de liste noire » favorisent le racket et les pressions. Ce dispositif prĂ©sente par ailleurs des risques relatifs la protection des droits des victimes ainsi qu’à la confidentialitĂ© des Ă©changes entre les avocats et leur client dĂšs lors que les avocats n’appartiennent pas aux barreaux de Nice ou de Grasse point 13/ En l’absence de systĂšme d’abattement lorsqu’au sein d’une mĂȘme cellule, plusieurs dĂ©tenus disposent de valeurs pĂ©cuniaires, le coĂ»t de la location de la tĂ©lĂ©vision et du rĂ©frigĂ©rateur s’avĂšre trĂšs Ă©levĂ©. Par ailleurs, l’apprĂ©ciation du caractĂšre manifestement organisĂ© de l’indigence qui permet d’effectuer un rattrapage laisse place Ă  une certaine subjectivitĂ© point 14/ Tout comme cela a Ă©tĂ© soulevĂ© Ă  l’issue de la visite Ă  la maison d’arrĂȘt de Villefranchesur-SaĂŽne, les modalitĂ©s de surveillance dans les cours de promenade ne rĂ©pondent pas aux exigences de sĂ©curitĂ© requises et ne garantissent pas le droit Ă  la sĂ»retĂ© point 15/ Aucun dispositif ne permet d’identifier et de comptabiliser le nombre de dĂ©tenus restant continuellement dans leur cellule. Il est fort probable que ceux-ci sont d’autant plus nombreux en raison de l’impossibilitĂ© d’utiliser les cellules d’isolement point 16/ Le ratio travailleurs/inactifs est trĂšs bas. Au jour de la visite, seuls 12% des dĂ©tenus occupaient un poste aux ateliers pĂ©naux ou au service gĂ©nĂ©ral point MĂȘme si l’on doit exclure les dĂ©tenus ĂągĂ©s ou inaptes, ce pourcentage doit ĂȘtre en tout Ă©tat de cause relevĂ©. 43

deprivation de libertĂ©, cinq contrĂŽleurs ont effectuĂ© une visite de la maison d’arrĂȘt d'Arras (Pas-de-Calais) du mardi 14 au vendredi 17 avril 2009. Le chef d'Ă©tablissement a Ă©tĂ© prĂ©alablement informĂ© le mercredi 8 avril 2009. 1. CONDITIONS DE VISITE. Les contrĂŽleurs sont arrivĂ©s le mardi 14 avril 2009 Ă  13 h 30 et sont repartis le M le mag Coronavirus et pandĂ©mie de Covid-19 En prison, la situation est explosive entre prisonniers et surveillants. Les mesures de distanciation mises en place pour Ă©viter la transmission du coronavirus sont impossibles Ă  appliquer et le tarissement des colis venus de l’extĂ©rieur accroĂźt les tensions. Article rĂ©servĂ© aux abonnĂ©s Tarek le prĂ©nom a Ă©tĂ© modifiĂ©, incarcĂ©rĂ© pour une affaire de banditisme, vient de prendre cinq ans. A 23 ans, il est en dĂ©tention Ă  Fresnes Va-de-Marne depuis six mois. L’une des prisons les plus vĂ©tustes de France, totalement surpeuplĂ©e. PrĂšs de 2 200 dĂ©tenus s’y entassent, pour 1 700 places disponibles. En quelques jours, la maison d’arrĂȘt est devenue le plus important cluster » pĂ©nitentiaire du pays c’est lĂ  qu’était dĂ©tenu Mohamed M., 74 ans, le premier prisonnier mort du Covid-19, le 16 mars, deux jours avant le dĂ©but du confinement officiel en prison, qui prive les prisonniers de toute visite extĂ©rieure. Lire aussi Article rĂ©servĂ© Ă  nos abonnĂ©s Coronavirus les prisons coupĂ©es du monde, les dĂ©tenus privĂ©s de parloirs Depuis, au moins huit autres cas ont Ă©tĂ© diagnostiquĂ©s dans l’établissement. Parmi eux, une infirmiĂšre, puis sa collĂšgue, la directrice des ressources humaines, deux autres agents, au moins deux dĂ©tenus
 Une centaine de prisonniers sont actuellement confinĂ©s dans un Ă©tage du bĂątiment, et les surveillants qui les ont cĂŽtoyĂ©s sont placĂ©s en quatorzaine. Lorsqu’il sort de cellule, Tarek cĂŽtoie probablement Erwan le prĂ©nom a Ă©tĂ© changĂ©, l’un des ­surveillants, en poste depuis trois ans Ă  Fresnes. FatiguĂ©, ce pĂšre de famille de 32 ans enchaĂźne les heures supplĂ©mentaires pour remplacer ses nombreux collĂšgues qui sont en arrĂȘt maladie. Ça commence Ă  se tendre, ça se pousse avec les surveillants, ça commence Ă  se manquer de respect. En promenade, ça parle de choper un maton, de prendre les clĂ©s et d’ouvrir les cellules. » Tarek, un dĂ©tenu Des deux cĂŽtĂ©s, les nerfs sont Ă  vif. Depuis l’annonce ­officielle du confinement en milieu carcĂ©ral, le 18 mars, des prisonniers accusent les agents, qui viennent de l’extĂ©rieur, de propager le virus dans l’établissement. Ça commence Ă  se tendre, ça se pousse avec les surveillants, ça commence Ă  se manquer de respect, constate Tarek. En promenade, ça parle de choper un maton, de prendre les clĂ©s et d’ouvrir les cellules. » Des ­fantasmes d’émeutes, comme en Italie, oĂč dix prisonniers ont trouvĂ© la mort il y a deux semaines
 Lire aussi Article rĂ©servĂ© Ă  nos abonnĂ©s Coronavirus les prisons se vident partiellement pour protĂ©ger les dĂ©tenus Mais ce n’est pas ce qui inquiĂšte le plus Erwan. Si certains de ses collĂšgues ont un masque, lui n’en a pas et ne dispose que d’une paire de gants pour la journĂ©e, alors qu’il palpe et menotte cinquante dĂ©tenus quotidiennement ». Les rĂšgles de distanciation sociale sont Ă©videmment inapplicables derriĂšre les barreaux En promenade, on a trente mecs qui tournent dans 25 mĂštres carrĂ©s, ils se touchent, on se touche tous. » Il vous reste de cet article Ă  lire. La suite est rĂ©servĂ©e aux abonnĂ©s. Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil Ă  la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. DĂ©couvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil Ă  la fois ordinateur, tĂ©lĂ©phone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous ĂȘtes la seule personne Ă  consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez Ă  lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connectĂ© avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant Ă  des moments diffĂ©rents. Vous ignorez qui est l’autre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe. laligne 11 de Draguignan Ă  la Maison d’arrĂȘt. TĂ©l. : 04 94 50 94 05 ATTENTION : pas de bus Draguignan Se rendre Ă  la Maison d’ArrĂȘt de Draguignan – 83300 DRAGUIGNAN: TOULON/NICE. Prendre la sortie 13 vers La Garde Freinet/Les et quitter A57 – 83300 DRAGUIGNAN: 0892 35 35 35 ) Draguignan est une gare ferroviaire de la ligne
Centre pĂ©nitentiaire de RĂ©au Les centres pĂ©nitentiaires, souvent appelĂ©s “prisons” dans le langage courant, sont des Ă©tablissements permettant la dĂ©tention d’individus condamnĂ©s par la justice ou en attente d’une dĂ©cision judiciaire. Par dĂ©finition, il s’agit d’une prison qui comprend au moins 2 de ces rĂ©gimes de dĂ©tention maison d'arrĂȘt, centre de dĂ©tention et/ou maison centrale. Un centre pĂ©nitentiaire est divisĂ© en plusieurs quartiers. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, on trouve souvent les mĂȘmes quartiers la maison centrale oĂč sont dĂ©tenus les condamnĂ©s avec les plus longues peines et les dĂ©tenus Ă  risque, le centre de dĂ©tention un quartier qui se concentre surtout sur la rĂ©insertion sociale et sur la future sortie des condamnĂ©s, le quartier semi-libertĂ© et celui pour les peines amĂ©nagĂ©s. Ces quatre quartiers sont destinĂ©s Ă  accueillir des individus dĂ©finitivement condamnĂ©es par la justice. Les individus en attente d’une dĂ©cision ou condamnĂ©s Ă  une peine de courte durĂ©e sont accueillis dans la maison d’arrĂȘt. En 2020, en France, les centres pĂ©nitentiaires sont au nombre de organisme permet d'effectuer diverses dĂ©marches et formalitĂ©s donc les compĂ©tences relĂšvent de la rĂ©gion organisme permet d'effectuer diverses dĂ©marches comme savoir dans quel Ă©tablissement est placĂ© un dĂ©tenu maison d'arrĂȘt, centre de semi-libertĂ© ou centre de dĂ©tention et se renseigner sur comment lui rendre Centre pĂ©nitentiaire de RĂ©au fait partie des administrations et organismes judiciaire, au mĂȘme titre que Tribunal pour enfants, Tribunal de proximitĂ©, Tribunal de commerce, Tribunal judiciaire, Tribunal administratif, SPIP, Cour administrative d'appel, Cour d'appel, Conseil de prud'hommes... CoordonnĂ©es du Centre pĂ©nitentiaire de RĂ©au Vous trouverez ci-dessous les coordonnĂ©es pour contacter le centre pĂ©nitentiaire pour vos dĂ©marches et questions dans le domaine Justice. CoordonnĂ©es postales Le Plessis PicardRĂ©au77558 MOISSY CRAMAYEL CEDEX TĂ©lĂ©phone 01 72 62 60 00 Horaires d'ouverture du Centre pĂ©nitentiaire de RĂ©au Les horaires d'ouverture ne sont pas encore renseignĂ©es. Les missions du Centre pĂ©nitentiaire Il est possible de contacter cet organisme pour savoir dans quel Ă©tablissement est placĂ© un dĂ©tenu maison d'arrĂȘt, centre de semi-libertĂ© ou centre de dĂ©tention et se renseigner sur comment lui rendre visite. Formulaires CERFA Vous voulez obtenir une carte grise pour votre vĂ©hicule ? Vous avez besoin de renouveler votre passeport ? Vous souhaitez bĂ©nĂ©ficier d'un logement social ? Toutes ces dĂ©marches et bien d'autres passent par la fourniture d'un formulaire Cerfa vous devez rĂ©aliser des dĂ©marches auprĂšs de le centre pĂ©nitentiaire, vous pouvez avoir besoin d'un de ces formulaires Cerfa sont Ă  votre disposition ci-dessous, vous n'avez qu'Ă  cliquer sur celui dont vous avez besoin pour le tĂ©lĂ©charger Le rĂŽle de la justice en France passe par les travailleurs des centres d'enfermements, les tribunaux etc. Il est possible de contacter diffĂ©rentes structures pĂ©nitentiaires Service pĂ©nitentiaire d'insertion et de probation, Centre de semi-libertĂ©... afin, par exemple, de solliciter un droit de diffĂ©rents tribunaux tribunaux administratifs, de proximitĂ©, de commerce, pour enfants, judiciaire sont en charge de traitĂ© les dĂ©lit dans des domaines divers. Les tribunaux de commerce sont, par exemple, en charge des dĂ©cisions de justices liĂ©es, par exemple, Ă  la mise en redressement judicaire d'une entreprise ou de sa tribunaux de proximitĂ©, organe des tribunaux judiciaires, sont chargĂ© de rĂ©gler les litiges dont le prĂ©judice n'excĂšde pas le montant estimĂ© de 10000 euros. Infos Justice En France, c'est le MinistĂšre de la Justice, créé en 1790 pour prendre la suite de l'office de garde des sceaux 1551 qui est en charge de la gestion et de l'action des juridictions. En 2019, les effectifs de ce MinistĂšre dĂ©passe les 86 000 ETP Ă©quivalents-temps plein travaillĂ©s dont l'essentiel se concentre dans l'administration pĂ©nitiaire 41 500 ETP et la justice judiciare 33 500 ETP.Concernant le volet pĂ©nitentiaire, on compte 187 Ă©tablisements reprĂ©sentant plus de 60 000 places. Autres centres pĂ©nitentiaires de la rĂ©gion Il y a 5 autres centres pĂ©nitentiaires dans la rĂ©gion Ile-de-France.
AvisitĂ© ce lieu plus de 5 fois. Personnel trĂšs accueillant, les voisins sont aimables et la bouffe divine. A recommander ! Minimal Nano Septembre 21, 2013. Insalubres laid d'une autre Ă©poque honte de la rĂ©publique un Ă©tablissement comme les autres Ă  raser et reconstruire . 2 Photos. Recherches connexes. maison d'arret de fresnes fresnes ‱ maison d'arret de fresnes fresnes Centre pĂ©nitentiaire de Fresnes Les centres pĂ©nitentiaires, souvent appelĂ©s “prisons” dans le langage courant, sont des Ă©tablissements permettant la dĂ©tention d’individus condamnĂ©s par la justice ou en attente d’une dĂ©cision judiciaire. Par dĂ©finition, il s’agit d’une prison qui comprend au moins 2 de ces rĂ©gimes de dĂ©tention maison d'arrĂȘt, centre de dĂ©tention et/ou maison centrale. Un centre pĂ©nitentiaire est divisĂ© en plusieurs quartiers. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, on trouve souvent les mĂȘmes quartiers la maison centrale oĂč sont dĂ©tenus les condamnĂ©s avec les plus longues peines et les dĂ©tenus Ă  risque, le centre de dĂ©tention un quartier qui se concentre surtout sur la rĂ©insertion sociale et sur la future sortie des condamnĂ©s, le quartier semi-libertĂ© et celui pour les peines amĂ©nagĂ©s. Ces quatre quartiers sont destinĂ©s Ă  accueillir des individus dĂ©finitivement condamnĂ©es par la justice. Les individus en attente d’une dĂ©cision ou condamnĂ©s Ă  une peine de courte durĂ©e sont accueillis dans la maison d’arrĂȘt. En 2020, en France, les centres pĂ©nitentiaires sont au nombre de organisme permet d'effectuer diverses dĂ©marches et formalitĂ©s donc les compĂ©tences relĂšvent de la rĂ©gion organisme permet d'effectuer diverses dĂ©marches comme savoir dans quel Ă©tablissement est placĂ© un dĂ©tenu maison d'arrĂȘt, centre de semi-libertĂ© ou centre de dĂ©tention et se renseigner sur comment lui rendre Centre pĂ©nitentiaire de Fresnes fait partie des administrations et organismes judiciaire, au mĂȘme titre que Tribunal pour enfants, Tribunal de proximitĂ©, Tribunal de commerce, Tribunal judiciaire, Tribunal administratif, SPIP, Cour administrative d'appel, Cour d'appel, Conseil de prud'hommes... CoordonnĂ©es du Centre pĂ©nitentiaire de Fresnes Vous trouverez ci-dessous les coordonnĂ©es pour contacter le centre pĂ©nitentiaire pour vos dĂ©marches et questions dans le domaine Justice. CoordonnĂ©es postales allĂ©e des Thuyas94261 FRESNES CEDEX TĂ©lĂ©phone 01 49 84 38 00 Horaires d'ouverture du Centre pĂ©nitentiaire de Fresnes Les horaires d'ouverture ne sont pas encore renseignĂ©es. Les missions du Centre pĂ©nitentiaire Il est possible de contacter cet organisme pour savoir dans quel Ă©tablissement est placĂ© un dĂ©tenu maison d'arrĂȘt, centre de semi-libertĂ© ou centre de dĂ©tention et se renseigner sur comment lui rendre visite. Formulaires CERFA Les formulaires Cerfa peuvent ĂȘtre nĂ©cessaires pour des dĂ©marches auprĂšs de certains organismes comme le centre pĂ©nitentiaire. En effet, il faut parfois remplir ces formulaires pour pouvoir obtenir un document carte grise, permis de construire, passeport, etc. ou une subvention par plusieurs formulaires sont disponibles, il suffit de cliquer sur sur le lien pour en tĂ©lĂ©charger un. Le rĂŽle de la justice en France passe par les travailleurs des centres d'enfermements, les tribunaux etc. Il est possible de contacter diffĂ©rentes structures pĂ©nitentiaires Service pĂ©nitentiaire d'insertion et de probation, Centre de semi-libertĂ©... afin, par exemple, de solliciter un droit de diffĂ©rents tribunaux tribunaux administratifs, de proximitĂ©, de commerce, pour enfants, judiciaire sont en charge de traitĂ© les dĂ©lit dans des domaines divers. Les tribunaux de commerce sont, par exemple, en charge des dĂ©cisions de justices liĂ©es, par exemple, Ă  la mise en redressement judicaire d'une entreprise ou de sa tribunaux de proximitĂ©, organe des tribunaux judiciaires, sont chargĂ© de rĂ©gler les litiges dont le prĂ©judice n'excĂšde pas le montant estimĂ© de 10000 euros. Infos Justice En France, c'est le MinistĂšre de la Justice, créé en 1790 pour prendre la suite de l'office de garde des sceaux 1551 qui est en charge de la gestion et de l'action des juridictions. En 2019, les effectifs de ce MinistĂšre dĂ©passe les 86 000 ETP Ă©quivalents-temps plein travaillĂ©s dont l'essentiel se concentre dans l'administration pĂ©nitiaire 41 500 ETP et la justice judiciare 33 500 ETP.Concernant le volet pĂ©nitentiaire, on compte 187 Ă©tablisements reprĂ©sentant plus de 60 000 places. Autres centres pĂ©nitentiaires de la rĂ©gion Il y a 5 autres centres pĂ©nitentiaires dans la rĂ©gion Ile-de-France.
Maisond'accueil des familles et des proches de personnes dĂ©tenues Ă  la Maison d'arrĂȘt de Grenoble - Varces. N'hĂ©sitez pas Ă  entrer les bĂ©nĂ©voles sont lĂ  pour vous . Venez vous renseigner sur les demandes de permis de visite et sur le fonctionnement des parloirs, rĂ©server vos rendez-vous parloirs en utilisant les bornes libre-service prĂ©vues Ă  cet effet. C'est un lieu ouvert Ă  tous
Rapport de visite de la maison d’arrĂȘt pour femmes de Fresnes Val-de-Marne Le rapport de visite a Ă©tĂ© communiquĂ©, conformĂ©ment Ă  la loi du 30 octobre 2007, aux ministĂšres de la justice et de la santĂ© auxquels un dĂ©lai de huit semaines a Ă©tĂ© fixĂ© pour produire leurs observations. A la date de publication de ce rapport, aucune observation n’a Ă©tĂ© produite. SynthĂšse Du 11 au 15 septembre 2017, une Ă©quipe de six contrĂŽleurs accompagnĂ©s d’une stagiaire venue de Roumanie ont visitĂ© le quartier maison d’arrĂȘt des femmes du centre pĂ©nitentiaire de Fresnes Val-de-Marne. Au mois d’octobre 2016, le contrĂŽle gĂ©nĂ©ral avait visitĂ© le quartier maison d’arrĂȘt des hommes dit grand quartier » du mĂȘme centre pĂ©nitentiaire de Fresnes. Il avait Ă©tĂ© alors dĂ©cidĂ© de rĂ©server aux femmes dĂ©tenues une visite spĂ©cifique afin de ne pas, au vu des diffĂ©rences de volume entre les deux quartiers, traiter celui des femmes comme la partie annexe d’un rapport consĂ©quent. Au niveau des locaux, la maison d’arrĂȘt des femmes est implantĂ©e dans une enceinte totalement sĂ©parĂ©e du reste du centre pĂ©nitentiaire avec une conception architecturale identique Ă  celle du grand quartier et un personnel de surveillance spĂ©cifique. On y retrouve le principe d’un bĂątiment de trois niveaux avec des coursives, oĂč sont implantĂ©s au rez-de-chaussĂ©e l’unitĂ© sanitaire, les diffĂ©rents bureaux administratifs, les parloirs d’entretien des avocats, des visiteurs, ainsi que les salles de classe. A l’inverse des structures modernes, l’ensemble des intervenants vivent en dĂ©tention et les divers mouvements des personnes dĂ©tenues sont uniquement verticaux. Lors de la visite, 120 personnes Ă©taient Ă©crouĂ©es pour 101 places thĂ©oriques, le taux d’encellulement individuel Ă©tait de 39,4 % 48 personnes seules, 72 Ă  deux par cellule. Aucune cellule n’était occupĂ©e par trois personnes et il n’y avait pas de matelas au sol. Au-delĂ  des chiffres, la population pĂ©nale se caractĂ©rise par le nombre important de femmes isolĂ©es venues de pays Ă©trangers ou de dĂ©partements d’outre-mer et interpellĂ©es Ă  leur arrivĂ©e sur le territoire de la mĂ©tropole avec de fortes quantitĂ©s de stupĂ©fiants. Nombre de ces femmes, totalement paupĂ©risĂ©es, la plupart jeunes et mĂšres d’un ou plusieurs enfants en bas Ăąge prennent le risque de l’opĂ©ration pour Ă©chapper Ă  la misĂšre de la Guyane, du BrĂ©sil ou de pays asiatiques. InterpellĂ©es Ă  Orly, elles purgent des peines de plusieurs annĂ©es, totalement isolĂ©es, avec parfois la barriĂšre de la langue sans maintien des liens familiaux. Plus globalement, un chiffre illustre la solitude des femmes dĂ©tenues moins de la moitiĂ© d’entre elles bĂ©nĂ©ficient de parloir. La visite a permis de mettre en Ă©vidence de nombreux points positifs – des conditions de dĂ©tention trĂšs au-dessus de celles du Grand-Quartier avec des locaux dans un bien meilleur Ă©tat d’entretien et de propretĂ©, une excellente fluiditĂ© dans le fonctionnement de la surveillance, mais inĂ©vitablement du fait de la structure en coursive un fort niveau sonore permanent ; – un usage intelligent et modĂ©rĂ© de la procĂ©dure disciplinaire ; – la mise en place de structures de concertation ; – des projets forts et pertinents initiĂ©s par une direction impliquĂ©e notamment dans la prise en compte de la problĂ©matique des femmes isolĂ©es ; – un volet sanitaire trĂšs satisfaisant tant en volume qu’en qualitĂ©, avec une bonne articulation entre le personnel soignant et l’administration pĂ©nitentiaire ; – une politique d’amĂ©nagement des peines du tribunal de grande instance de CrĂ©teil de bon niveau ; – une offre d’enseignement intĂ©ressante malgrĂ© la difficultĂ© que reprĂ©sente un public trĂšs hĂ©tĂ©rogĂšne. Mais des points Ă  amĂ©liorer ont Ă©galement Ă©tĂ© relevĂ©s – l’absence d’horaires en journĂ©e continue pour le travail en ateliers qui ne permet pas Ă  celles qui ont un emploi d’avoir accĂšs l’aprĂšs-midi aux activitĂ©s scolaires ; – la rĂ©flexion sur la problĂ©matique des femmes isolĂ©es devrait ĂȘtre approfondie pour amĂ©liorer le maintien des liens familiaux, notamment en prenant en compte les dĂ©calages horaires pour l’usage tĂ©lĂ©phonique ; – l’absence de rĂ©frigĂ©rateurs et d’armoires dans les cellules n’est pas acceptable ; – l’hygiĂšne et la propretĂ© peuvent largement encore ĂȘtre amĂ©liorĂ©es, notamment celles des douches que certaines femmes dĂ©tenues se refusent Ă  utiliser pour cette raison ; – l’usage des moyens de contrainte et la prĂ©sence des escortes pendant les examens mĂ©dicaux restent systĂ©matiques. Mais surtout, malgrĂ© des notes de service globales au centre pĂ©nitentiaire, il est apparu au travers des trente et un entretiens effectuĂ©s par l’équipe 25 % de la population pĂ©nale que les fouilles avec mise Ă  nu restaient quasi systĂ©matiques pour l’ensemble des personnes dĂ©tenues, notamment aprĂšs les parloirs. L’absence de traçabilitĂ©, dans un Ă©tablissement par ailleurs trĂšs rigoureux dans l’écrit, ainsi que les rĂ©ponses divergentes de la hiĂ©rarchie ou des gradĂ©s amĂšnent les contrĂŽleurs Ă  formuler sur ce sujet leur recommandation la plus nĂ©gative.
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